Certes, la Tunisie est connue pour être un pays progressiste dans le monde arabe, mais on ne s'attendait pas à ce que la proposition d'enseigner l'éduction sexuelle dès l'école primaire vienne d'une islamiste. C'est pourtant le cas. Yamina Zoghlami, députée du parti Ennahda, a déclaré sur une radio tunisienne avoir officiellement demandé au ministre des Affaires sociales, de la femme et de l'enfance, d'élaborer des cours d'éducation sexuelle pour l'école primaire et le collège.
En Tunisie, sa déclaration en a surpris plus d'un. On se demande si elle traduit une prise de position du parti islamiste, qui cherche à se réconcilier avec les Tunisiens, ou s'il s'agit d'un propos qui n'engage qu'elle. Ennahda a en effet entamé une politique d'ouverture, alors qu'en 2012, après les élections, il a plutôt fait preuve de beaucoup de conservatisme quand il était aux commandes.
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On se rappelle notamment la volonté d'Ennahda d'inscrire l'islam comme religion de référence de l'Etat tunisien dans le préambule de la Constitution ou encore sa position intransigente sur l'égalité homme-femme. Le parti voulait également faire de l'arabe la langue principale en Tunisie, en marginalisant le français.
Le virage du parti islamiste tunisien intervient après l'échec enregistré lors des élections de 2014. Comme quoi, les politiques ont beau être radicaux, ils savent se montrer flexibles quand le peuple leur inflige un revers.