Les Tunisiens célèbrent aujourd’hui le 8e anniversaire de la chute du régime de Ben Ali. Si un semblant de vent de liberté a été retrouvé par les Tunisiens, le cœur n’était pas vraiment à la fête.
Il faut dire que les promesses d’un avenir meilleur se sont évaporées dès le lendemain de la révolution à l’origine du Printemps arabe, hormis quelques avancées démocratiques relatives et une liberté retrouvée. Ainsi, la population tunisienne n’est plus muselée. Elle a fortement gagné en termes de liberté de s’exprimer, de manifester, de faire la grève, etc.
Toutefois, les fruits de la révolution semblent s’arrêter à ce niveau. Rien n’a vraiment évolué, sinon dans certains domaines, la situation a même empiré en ce qui concerne le volet économique notamment. Le taux de chômage est toujours aussi élevé, sinon pus, qu’à l’époque de Ben Ali et culmine à 15%. Selon certaines enquêtes, 40% des diplômés du supérieur sont au chômage.
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Par ailleurs, le pays vit depuis la révolution sous la perfusion des bailleurs de fonds étrangers qui financent le déficit budgétaire. Une situation qui s’est traduite par un endettement extérieur inquiétant. Parallèlement, la valeur du dinar tunisien n’a cessé de se détériorer face à l’euro et au dollar, réduisant encore plus le pouvoir d’achat des Tunisiens qui font face à une inflation élevée.
Ainsi, selon diverses études, la corruption et le népotisme dont on accusait l’ancien régime se sont aggravés sous diverses formes. Conséquence, les insatisfactions des populations ont atteint leur sommet.
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Malgré donc la liberté gagnée, les Tunisiens ont perdu emplois, pouvoir d’achat, sécurité, stabilité politique, etc. Pour un certain nombre de Tunisiens, si la liberté n’a pas de prix, le prix payé demeure élevé. Et le hic, c’est qu’il n’y a pas de visibilité pour nombre d’entre eux à mesure que s’approchent des élections législative et présidentielle qui ne semblent point intéresser les jeunes. Ces derniers affichent désormais une profonde désaffection vis-à-vis de la chose politique.
Face à cette situation, les jeunes tunisiens ne pensent désormais qu’à quitter le pays. Bref, avec la révolution, les Tunisiens ont gagné la liberté mais sont à la recherche d’une nouvelle révolution à même de leur permettre de gagner aussi leur dignité.