Tunisie: Chahed crée son parti et rompt avec celui de Essebsi

Youssef Chahed, Premier ministre de la Tunisie.

Youssef Chahed, Premier ministre de la Tunisie. . DR

Le 02/05/2019 à 13h49, mis à jour le 02/05/2019 à 13h50

Le parti Tahya Tounes, fondé par des partisans du Premier ministre tunisien Youssef Chahed, a été officiellement lancé dans un contexte de tensions avec la formation du président Béji Caïd Essebsi à six mois des élections.

Tahya Tounes est d'ores et déjà devenue la deuxième force au Parlement derrière le parti Ennahdha, issu de la mouvance islamiste, et devant Nidaa Tounès, la formation du chef de l'Etat.

Le parti Tahya Tounes est notamment constitué de dissidents de Nidaa Tounès décimé par d'âpres luttes de pouvoir ayant notamment abouti à l'éviction de M. Chahed.

"Le soutien politique au gouvernement a augmenté depuis que votre bloc s'est constitué au Parlement", a déclaré M. Chahed à la clôture du congrès constitutif de Tahya Tounes mercredi soir à Radès, banlieue sud de Tunis.

Il a dit être "un enfant de cette famille politique. Nous avons les mêmes principes et la même vision".

M. Chahed a ajouté que son gouvernement avait été confronté à des difficultés en particulier dans le domaine de la lutte contre la corruption, évoquant "des pressions et même du chantage".

Tahya Tounes n'a donné aucune précision sur le rôle que M. Chahed jouera en son sein, alors que le poste de président reste vacant.

Aucun des principaux partis n'a encore annoncé de candidat pour l'élection présidentielle du 17 novembre. Des élections législatives se tiendront le 6 octobre.

Nidaa Tounès avait remporté les scrutins législatifs et présidentiel de 2014, mais s'était aussitôt allié avec Ennahdha pour gouverner. Les tensions internes au parti présidentiel ont précipité la fin de ce consensus, Ennahdha ayant soutenu M. Chahed face au clan Essebsi.

La Tunisie, qui peine à répondre aux attentes sociales de sa population touchée par une inflation et un chômage persistants, est le seul pays à continuer sur la voie de la démocratisation après les soulèvements ayant secoué plusieurs pays arabes en 2011.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/05/2019 à 13h49, mis à jour le 02/05/2019 à 13h50