Sa chaîne de télévision Nessma TV, l’une des principales du pays, avait été interdite plus tôt dans la journée de couvrir la campagne électorale par les instances chargées du contrôle de l’audiovisuel et des élections.
“Une quinzaine de voitures de police ont bloqué la route et se sont précipitées vers la voiture de Nabil Karoui avant que des policiers civils armés lui demandent de venir avec eux en disant qu’ils avaient des instructions pour l’arrêter”, a dit à l’AFP Oussama Khlifi, un responsable du parti.
“C‘était un enlèvement et non pas une arrestation”, a-t-il ajouté, précisant que Karoui était de retour de Béja (nord-ouest) où il avait ouvert un nouveau local de son parti Qalb Tounes.
Aucune source officielle n’a confirmé cette arrestation.
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Contactés par l’AFP, les porte-parole du pôle judiciaire financier Sofiène Sliti et du ministère de l’Intérieur Khaled Hayouni étaient injoignables dans l’immédiat.
Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de Nabil Karoui et de son frère Ghazi pour “blanchiment d’argent”, a indiqué vendredi la radio privée Mosaïque FM citant une source judiciaire.
Nabil Karoui ainsi que son frère Ghazi Karoui sont visés par une instruction judiciaire du pôle financier depuis 2017, après le dépôt par l’ONG anti-corruption I-Watch d’un dossier l’accusant de fraude fiscale.
Nessma TV interdite de couvrir la campagne
Le 8 juillet, Karoui et son frère avaient été inculpés pour “blanchiment d’argent”. Le juge d’instruction au pôle financier a également décidé “le gel de leurs biens et de leur fonds financiers et l’interdiction de voyager”, avait alors indiqué Sliti.
Plut tôt vendredi, les instances chargées du contrôle de l’audiovisuel (Haica) et des élections en Tunisie (Isie) ont décidé d’interdire à trois médias émettant illégalement, dont Nessma TV, fondée par Karoui, de couvrir la campagne électorale.
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La Haica accuse notamment Nessma TV de “se positionner afin d’influencer les organes de l’Etat”. Elle avait fait saisir en avril les équipements de la chaîne.
Karoui, favori de plusieurs sondages dans les intentions de vote, se dit ciblé par “des tentatives pour remettre en cause sa popularité croissante”.
Sa candidature a inquiété les cercles du pouvoir au point que le Parlement a amendé en juin le code électoral sous l’impulsion du gouvernement, afin de tenter d‘écarter du prochain scrutin toute personne ayant durant l’année écoulée octroyé “des avantages quelconques” à des citoyens, en allusion à ces actions de charité.
Mais le président Béji Caïd Essebsi n’a pas promulgué ce nouveau code avant sa mort, le 25 juillet.