Tunisie: voici les dates clés depuis la chute de Ben Ali en janvier 2011

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Le 14/01/2021 à 07h29, mis à jour le 14/01/2021 à 07h37

Dates-clés de la Tunisie depuis la chute, il y a dix ans, de Zine el Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir après un soulèvement qui a donné le coup d'envoi aux révoltes du Printemps arabe.

La Tunisie est à ce jour le seul pays à avoir poursuivi sa démocratisation.

"Révolution du jasmin"

Le 14 janvier 2011, Zine el Abidine Ben Ali fuit pour l'Arabie saoudite après 23 ans de règne sans partage, à l'issue d'une révolte populaire réprimée dans le sang, devenant le premier dirigeant arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue.

La contestation avait été déclenchée par l'immolation par le feu en décembre d'un jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières.

Le président déchu, qui a été condamné par contumace de nombreuses fois pour homicide, torture et corruption, est décédé à 83 ans en 2019 en exil en Arabie saoudite.

Victoire d'Ennahdha

Le 23 octobre 2011, le mouvement islamiste Ennahdha, légalisé en mars, remporte 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante lors des premières élections libres de l'histoire du pays.

En décembre, Moncef Marzouki, militant de gauche, est élu chef de l'Etat par l'Assemblée constituante. Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahdha, forme le gouvernement.

Premiers espoirs déçus

En avril 2012, des affrontements éclatent dans le bassin minier du Sud-Ouest entre chômeurs et policiers. En juin puis en août, des manifestations violentes et des attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient.

Des émeutes éclatent fin novembre à Siliana, ville déshéritée au sud-ouest de Tunis: 300 blessés en cinq jours.

Grèves et manifestations, parfois violentes, touchent l'industrie, les services publics, les transports et le commerce. Comme en 2011, c'est dans les régions marginalisées économiquement que se cristallisent les tensions.

Assassinats d'opposants

Le 6 février 2013, l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est tué à Tunis. Le 25 juillet, le député de gauche Mohamed Brahmi est assassiné.

Les deux meurtres, qui provoquent de profondes crises, seront revendiqués par des jihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI).

Transition démocratique

Le 26 janvier 2014, une Constitution est adoptée, un gouvernement de technocrates formé et les islamistes se retirent du pouvoir.

Le 26 octobre, le parti anti-islamiste Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi, qui regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre-droite que des proches du régime de Ben Ali, gagne les législatives, devançant Ennahdha.

En décembre, Béji Caïd Essebsi devient le premier chef de l'Etat élu démocratiquement de l'histoire du pays.

Attentats

La Tunisie est frappée en 2015 par trois attentats revendiqués par l'EI, implanté en Libye voisine. Ils font 72 morts, des touristes étrangers et des membres des forces de l'ordre, au musée du Bardo à Tunis, dans un hôtel de Sousse (centre-est) et un bus de la garde présidentielle à Tunis.

En mars 2016, des dizaines de jihadistes attaquent des installations sécuritaires à Ben Guerdane (sud), tuant 13 membres des forces de l'ordre et sept civils.

La situation sécuritaire s'est depuis nettement améliorée, mais des attaques continuent à endeuiller ponctuellement le pays.

Troubles sociaux

Début 2016, une vague de contestation débute à Kasserine (centre), après le décès d'un jeune chômeur, électrocuté alors qu'il protestait contre son retrait d'une liste d'embauche. La colère se propage dans de nombreuses régions.

Début 2018, le pays est touché par un mouvement de contestation exacerbé par l'entrée en vigueur d'un budget d'austérité.

Le Sud tunisien, marginalisé, a été depuis en proie à des heurts entre forces de l'ordre et manifestants.

Scrutins et instabilité politique

Le 6 octobre 2019, Ennahdha redevient le premier groupe à l'Assemblée, lors des troisièmes législatives depuis la révolution, mais avec seulement un quart des sièges.

Le 13, un universitaire à la retraite quasi inconnu sur la scène politique, Kais Saied, est élu président.

Le 1er septembre 2020, les députés approuvent un gouvernement de technocrates, écartant la possibilité d'une dissolution sans pour autant mettre fin aux tensions politiques.

Fin décembre, le président Saied se dit favorable à un "dialogue national", proposé par la centrale syndicale UGTT "pour trouver des solutions aux problèmes politiques, économiques et sociaux" du pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/01/2021 à 07h29, mis à jour le 14/01/2021 à 07h37