Tunisie: 4 ans de prison pour l'ex président Marzouki, critique de Saied

Moncef Marzouki, ex-président tunisien.

Moncef Marzouki, ex-président tunisien. . DR

Le 23/12/2021 à 07h53, mis à jour le 23/12/2021 à 08h01

L'ex-président tunisien Moncef Marzouki, vivant en France et farouche critique du coup de force de l'actuel chef de l'Etat Kais Saied, a été condamné in absentia à quatre ans de prison, a indiqué mercredi une source judiciaire.

La source n'a pas été en mesure de préciser le chef d'inculpation pour lequel Marzouki a été condamné par un tribunal de première instance de Tunis.

Contactée par l'AFP, son avocate Lamia Khemiri a affirmé que Marzouki n'avait reçu aucune convocation en justice, ajoutant qu'elle «ne sait pas pourquoi il a été condamné».

Des médias locaux ont affirmé que Marzouki a été reconnu coupable d'avoir «porté atteinte à la sûreté de l'Etat à l'étranger» et de lui avoir causé un «préjudice diplomatique».

Un juge tunisien avait émis début novembre un mandat d'amener international contre Marzouki, deux semaines après une demande du président Saied à la justice tunisienne d'ouvrir une enquête sur des déclarations de l'ancien président et de retirer son passeport diplomatique à celui qui figure à ses yeux «parmi les ennemis de la Tunisie».

Lors d'une manifestation début octobre à Paris, Marzouki avait appelé le gouvernement français à «rejeter tout soutien» à Saied «qui a comploté contre la révolution et aboli la Constitution».

Il s'était aussi félicité du report du sommet de la Francophonie qui était prévu en novembre en Tunisie, y voyant un désaveu pour Saied après son coup de force.

Après des mois de blocage politique et en pleine crise économique et sanitaire, Saied a invoqué le 25 juillet un «péril imminent» pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.

Depuis ce coup de force, Marzouki a multiplié les interventions sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux pour appeler à la destitution d'un homme qu'il qualifie de "putschiste" et "dictateur".

Opposant historique à la dictature de Ben Ali puis premier président de l'après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 76 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s'est brouillée du fait notamment de son alliance controversée avec Ennahdha,- parti d'inspiration islamiste.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/12/2021 à 07h53, mis à jour le 23/12/2021 à 08h01