De 10 dinars en moyenne, le prix de l'ail est passé à plus de 26 dinars chez ce vendeur de la cité populaire de Kram, en l'espace d'une quinzaine de jours. L'apparition du premier cas de Covid-19 le 2 mars est la raison principale de cette ruée vers l'ail.
Selon Radio France Internationale qui a consacré un reportage au sujet, "la peur du virus, qui officiellement affecte moins de dix personnes, a poussé les consommateurs à en manger davantage et à faire des stocks". Beaucoup de Tunisiens reconnaissent volontiers consommer davantage d'ail pour se protéger contre le coronavirus.
Il semblerait que "les réseaux sociaux et une croyance populaire attribuent à l’ail des vertus thérapeutiques exagérées". En tout "Fatma, une grand-mère qui cuisine quotidiennement pour ses deux enfants et ses trois petits-enfants", y croit dur comme fer. Elle "est venue, elle aussi, acheter quelques gousses: «les gens mangent plus d’ail maintenant pour éviter la maladie du corona. Ça marche. À tous les repas»".
Lire aussi : Coronavirus: le Sénégal devient le troisième pays le plus touché en Afrique
Evidemment, cela tient plus à une superstition ou à la croyance populaire qu'à une vérité scientifique. Puisque les médecins interpellés au cours du reportage affirment n'avoir jamais prescrit l'ail. "Ça ne fait pas partie des prescriptions. Je n’ai aucune idée sur son mécanisme d’action sur les états grippaux. Avant, on demandait aux gens de prendre de la soupe avec des piments, je me rappelle, c’étaient des recettes de grands-mères", explique le docteur Ounis qui exerce à Tunis.
Certes l'ail est un antiseptique et un antibiotique reconnu efficace contre les germes, mais son action contre le coronavirus n'a pas fait l'objet d'une étude scientifique avérée. D'ailleurs, "devant l’ampleur du phénomène, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une mise au point affirmant que rien ne prouve que la consommation d’ail protège les gens contre le nouveau coronavirus", conclut le reportage. .