Roue qui tombe, réacteur en feu: la semaine infernale d'Air Algérie

Un avion d'Air Algérie perd une roue à l'atterrissage, en octobre 2016. Février 2018, le même incident se produit, au décollage de l'aéroport de Toulouse.

Un avion d'Air Algérie perd une roue à l'atterrissage, en octobre 2016. Février 2018, le même incident se produit, au décollage de l'aéroport de Toulouse. . DR

Le 09/02/2018 à 16h34

Les incidents se multiplient chez Air Algérie, tous plus graves les uns que les autres. Hier, un vol en provenance de Toulouse a atterri dans les conditions les plus scabreuses.

A ce rythme, les autorités aéronautiques des pays que dessert Air Algérie seront bientôt obligées d'interdire la compagnie algérienne. En effet, les incidents se multiplient, tous plus graves les uns que les autres. Cette semaine, le sommet a été atteint avec deux évènements qui témoignent tant de l'absence d'entretien de la flotte d'Air Algérie que du manque de considération pour les nombreuses vies qui sont mises en danger. 

Dans l'après-midi du jeudi 8 février, le vol 1117 en provenance de Toulouse s'est posé en catastrophe à l'aéroport d'Oran. En effet, le train d'atterissage du Boeing 737 a purement et simplement perdu une roue, rendant difficile la stabilisation de l'appareil au contact du tarmac, informe Sabqpress cité par Algérie Focus. En octobre 2016, un appareil d'Air Algérie ATR TVUW7 avait également connu exactement le même incident (voir photo) à l'atterrisage à l'aéroport Houari Boumediene d'Alger. 

Pourtant, le pilote avait été averti par la tour de contrôle toulousaine de la chute d'un objet au moment du décollage. Il s'agissait de la fameuse roue, mais le pilote a choisi de poursuivre son cap sans effectuer le contrôle nécessaire. 

Ce n'est pas le seul incident cette semaine, puisque quatre jours auparavant, dimanche 4 février, un vol Alger-Beirut a été obligé de faire demi-tour. L'un des turboréacteurs avait pris feu, selon Huffington Post.

Le plus inquiétant, c'est qu'il ne se passe plus un mois sans qu'un incident grave ne soit signalé ou qu'une erreur soit commise. En janvier dernier, un vol a été intercepté par des chasseurs de l'armée française parce que les pilotes avaient refusé de répondre aux sollicitations après avoir franchi l'espace aérien français. L'armée de l'Hexagone avait relévé "l'incompétence des pilotes", car l'incident aurait pu avoir de fâcheuses et dramatiques consèquences. 

En novembre 2017, les passagers d’un vol Alger-Genève ont failli se crasher en mer. Selon des témoignages rapportés par le média suisse 20min, l’avion a dû effectuer un brusque demi-tour, une demi-heure à peine après le décollage. «Dix minutes après, les masques à oxygène tombaient, l’alarme se déclenchait. L’appareil a piqué. Nous nous sommes retrouvés nez à nez avec la mer puis le pilote a pu redresser», rapporte un témoin cité par le site d'information.

Il y a également tous ces vols qui rebroussent chemin, comme celui qui devait relier Casablanca à Alger en juin 2017 puis en novembre de la même année à cause d'une panne. un évènement similaire s'était produit sur un vol Alger-Paris en janvier dernier. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/02/2018 à 16h34