Burkina Faso. Taïwan fait tout pour préserver son pré carré burkinabè contre la Chine

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Le 23/02/2017 à 17h01, mis à jour le 23/02/2017 à 18h14

L’ambassadeur de Taïwan à Ouagadougou, Shen Cheng-Hong, a annoncé mardi 21 février que le Burkina Faso pourrait être doté d’une usine de fabrication de vitres, à l’issue de la visite, en juin prochain, d’entrepreneurs taïwanais dans la capitale africaine.

En Afrique, au nombre des pays qui reconnaissent l’existence de Taïwan en tant qu'État figure le Burkina Faso. Ces rares pays alliés sont chouchoutés par le département des Affaires étrangères de Taïwan. Taipei, qui rivalise sur le plan diplomatique avec la Chine, suit avec beaucoup d'intérêt l'évolution de la position des partis politiques et de la société civile burkinabè sur la question de la Chine unique que revendique Pékin. 

Ainsi, trois jours après la sortie médiatique d’organisations de la société civile, demandant au gouvernement burkinabè d’interrompre ses relations diplomatiques avec Taipei au profit de la Chine continentale, l’ambassadeur de Taïwan à Ouagadougou, Shen Cheng-Hong, a tenu à rencontrer Roch Marc Christian Kaboré. 

A l’issue d’une audience au Palais de Kosyam, Shen Cheng-Hong a laissé entendre qu’au mois de juin, une délégation d’entrepreneurs taïwanais viendrait à Ouagadougou pour finaliser une étude de marché dans la filière de la fabrication de vitres. L'objectif est de construire une usine pour fabriquer des vitres destinées en partie à l’exportation vers l’Europe.

Shen Cheng-Hong a indiqué que la 11e commission mixte va comporter 26 projets et que le président du Burkina Faso s’est dit convaincu de sa mise en oeuvre. Les projets bilatéraux entre Taïwan et le Burkina Faso touchent de nombreux secteurs: la formation professionnelle, l’assistance technique en agriculture, le transfert de technologie dans le solaire, la construction d’hôpitaux, l’enseignement du chinois. 

Le nouveau référentiel économique du Burkina n’a pas été occulté lors de cette rencontre. L'ambassadeur Cheng-Hong a tenu à rassurer le président Kaboré sur la ferme volonté de son pays d'oeuvrer pour accompagner le gouvernement burkinabè afin de concrétiser les grands projets du Programme national de développement économique et social (PNDES), 2016-2020 qui se veut la politique de référence du gouvernement. 

Par Ibrahima Zallé (Ouagadougou, correspondance)
Le 23/02/2017 à 17h01, mis à jour le 23/02/2017 à 18h14