Tchad: la junte signe un accord avec des rebelles pour un dialogue national

Mahamat déby Itno, président du Conseil militaire de transition, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar.

Mahamat déby Itno, président du Conseil militaire de transition, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar.. DR

Le 08/08/2022 à 07h28, mis à jour le 08/08/2022 à 07h43

Le chef de la junte au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de groupes rebelles destiné à lancer un dialogue national le 20 août à N'Djamena, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mais le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), l'un des principaux groupes rebelles, n'a pas signé l'accord, malgré les espoirs des médiateurs à Doha qui ont cherché à le convaincre jusqu'à la dernière minute.

Cela fait cinq mois que différents acteurs tchadiens négocient sous l'égide de Doha pour mettre fin à des décennies de troubles et d'instabilité dans ce pays de 16 millions d'habitants qui a connu plusieurs coups d'Etat.

Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d'un Conseil militaire de transition de 15 généraux.

Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un «dialogue national inclusif» avec l'opposition politique et les innombrables mouvements rebelles, précédé de négociations de paix avec une quarantaine de groupes armés.

Ces négociations mèneront à la signature de lundi, a confirmé le Qatar.

Selon les diplomates, 42 des 47 groupes représentés à Doha vont apposer leur signature lundi, aux côtés du pouvoir.

Convaincre le FACT

Ils s'engageront ainsi à participer au dialogue national prévu à N'Djamena le 20 août en présence, selon les autorités, de plus de 1.300 représentants rebelles, issus de la société civile, des syndicats, de l'opposition et du pouvoir.

Si le général Mahamat Idriss Déby Itno a exceptionnellement accepté de se rendre à Doha, Mahamat Mahdi Ali, le chef du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), à l'origine de l'offensive partie de Libye qui a coûté la vie à son père, est resté dans le désert libyen.

Dimanche, selon les diplomates, les négociations se poursuivaient pour convaincre son groupe de parapher l'accord -qu'il a lui-même récemment qualifié de «bonne base».

«Avoir autant de groupes signataires est un bon départ pour le dialogue national mais cet accord sera plus fructueux si le FACT aussi en fait partie», estime le chef d'un groupe signataire sous le couvert de l'anonymat.

Aux chefs rebelles qui iront à N'Djamena le 20 août, le pouvoir propose un cessez-le-feu et des garanties de sécurité. Ensemble lors de ce dialogue, ils devront décider de l'organisation de l'élection présidentielle prévue en octobre.

Le général Mahamat Idriss Déby Itno laisse planer le doute sur un report de ce scrutin de 18 mois mais Paris, l'Union africaine et l'Union européenne poussent pour qu'il ne touche pas à ce délai.

Le Tchad, membre du G5 Sahel, est considéré comme un partenaire clé dans la lutte antijihadiste des Occidentaux, à commencer par la France, en Afrique centrale et de l'Ouest.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/08/2022 à 07h28, mis à jour le 08/08/2022 à 07h43