Soudan: 30 personnes tuées dans des affrontements intercommunautaires au Darfour

Des éléments d'un groupe armé du Darfour.

Des éléments d'un groupe armé du Darfour. . DR

Le 07/05/2020 à 08h49, mis à jour le 07/05/2020 à 09h03

Trente personnes ont été tuées au Soudan dans des affrontements intercommunautaires dans l'Etat du Darfour-Sud, a annoncé mercredi le cabinet du Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok.

"Le gouverneur du Darfour-Sud a présenté un rapport détaillé sur la situation dans la province indiquant que les affrontements entre membres de tribus se sont soldés par la mort de 30 personnes", précise le communiqué.

"Je rends hommage à tous ceux qui sont tombés (...) et j'appelle à la stricte application de la loi (...), afin que ces incidents ne se renouvellent pas", a indiqué Abdalla Hamdok sur Twitter.

Ces heurts meurtriers ont éclaté mardi soir, après un vol de bétail, entre des membres de deux communautés rivales, la tribu arabe al-Raziqat et la tribu africaine al-Falata, a affirmé à l'AFP une source communautaire, sous couvert d'anonymat. Ils se sont déroulés à environ 80 km au sud-est de Nyala, la capitale de l'État du Darfour-Sud, dans l'ouest du Soudan, selon cette source.

"Neuf personnes ont été tuées dans la nuit, puis 21 autres lors de nouveaux affrontements mercredi matin. La situation est extrêmement tendue mais les affrontements ont cessé à la tombée de la nuit", a-t-elle détaillé.

Des militaires étaient déployés dans la région pour mettre fin à ces violences, a indiqué mercredi à des journalistes le gouverneur du Darfour-Sud, Khaled Hashem.

Les tensions entre tribus arabes et africaines au Darfour remontent à 2003. A cette date, débute un soulèvement d'insurgés de minorités ethniques s'estimant marginalisées contre le régime d'Omar el-Béchir, aux mains de la majorité arabe.

Béchir, qui a dirigé le Soudan d'une main de fer pendant 30 ans, a été renversé en avril 2019 sous la pression d'un mouvement de contestation populaire inédit.

La guerre civile au Darfour a fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. En février, les nouvelles autorités chargées d'assurer la transition vers un régime civil ont décidé de remettre l'ex-président Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre d'accusations de génocide et crimes de guerre durant le conflit au Darfour.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 07/05/2020 à 08h49, mis à jour le 07/05/2020 à 09h03