Cameroun. Coronavirus: à cause de leur pasteur, des élèves renoncent à leur examen pour ne pas porter de masque

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Le 07/08/2020 à 07h54, mis à jour le 07/08/2020 à 11h31

L'église en question, qui se trouve dans la capitale, Yaoundé, a été fermée par les autorités locales, qui accusent le pasteur d'inciter ses ouailles au non-respect des mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19.

Ce 5 août 2020, les autorités de la ville de la Yaoundé, la capitale, ont procédé à la fermeture de l'église «Tabernacle de la liberté».

Une opération qui s'est déroulée dans une ambiance houleuse, alors que cette église dite «de réveil» avait déjà été fermée la semaine précédente. Mais les ouailles qui la fréquentent avaient brisé les scellés pour poursuivre tranquillement leur culte.

En plus des multiples nuisances sonores, qui ont été dénoncées par les voisins de cette église, celle-ci s'est notamment illustrée en demandant à ses fidèles de ne pas porter de masque de protection sanitaire.

Pourtant, son port a été déclaré obligatoire au Cameroun, tout particulièrement dans les lieux publics, dans le cadre des mesures de riposte prises par le gouvernement camerounais dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.

«Cette église s'est rendue coupable de beaucoup de choses répréhensibles. Dont notamment l'incitation au non respect des mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19, le rassemblement de plusieurs centaines de personnes dans cet édifice (au sein de l'église, Ndlr), l’endoctrinement pernicieux de ceux qui viennent là...», a indiqué Hervé Biwele Sal, sous-préfet de l'arrondissement de Yaoundé III.

Et, pour mettre en pratique les prêches du pasteur, des jeunes fidèles, candidats au Brevet d'études du premier cycle (BEPC) ont refusé de porter des masques de protection pour avoir accès aux salles d'examen.

Les élèves ont préféré abandonner l'examen. Pour cet «homme de Dieu», pour le moment introuvable, le port du masque est un acte diabolique et le coronavirus n'existe pas.

Rappelons que dans l'actuel contexte sanitaire, des mesures spécifiques ont été prises par les ministères en charge du secteur de l'éducation, dont le lavage obligatoire des mains, le port obligatoire du masque, la présence de 24 candidats au maximum par salle d'examen, etc.

Au 29 juillet 2020, la situation épidémiologique faisait état de 17.255 cas positifs confirmés, pour 15.320 patients guéris et 387 décès. Actuellement, le taux d'occupation des lits dans les formations hospitalières dédiées est de 4,9%.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 07/08/2020 à 07h54, mis à jour le 07/08/2020 à 11h31