Automobiles: les premiers minibus «Made in Côte d’Ivoire» sortent des chaînes de montage de Sotra Industries

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Le 11/01/2022 à 13h39, mis à jour le 11/01/2022 à 13h41

Les premières minibus «Made in Côte d’Ivoire» viennent de sortir des usines d’assemblage de Sotra Industries. Fruit d’une joint-venture entre Iveco et Sotra Industries, l'unité, d'une capacité de 1.000 unités de minibus, met sur le marché des véhicules 30% moins chers que ceux importés.

Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a inauguré le lundi 10 janvier 2022, la première unité d’assemblage de minibus «Made in Côte d’Ivoire» de Sotra Industries, à Koumassi, dans le sud d’Abidjan.

Fruit d’une joint-venture entre le constructeur Iveco, qui détient 40% du capital et Sotra Industries, filiale de la Société de transport abidjanais (Sotra), qui assure le service du transport public dans la capitale ivoirienne, celle-ci est spécialisée dans le montage de véhicules de type minibus, baptisés «Daily Ivoire».

Signé en 2018, suite à la signature d’un accord entre Iveco et l’ivoirien Sotra, ce partenariat a été marqué, en février 2020, par la réception des premiers kits d’assemblage des minibus. Toutefois, le processus de montage des véhicules a été retardé par la pandémie du Covid-19.

L’unité de la Sotra Industries, qui emploie 500 personnes, est actuellement dotée d’une capacité de 500 unités par an, soit une cadence de 2 à 3 minibus de 26 places par jour, avant de monter en cadence pour atteindre 1.000 unités à partir de la troisième année. Déjà, plus d’une soixantaine de véhicules sont sortis des chaînes de montage Sotra Industries. 

Cette production est, dans un premier temps, destinée à l’approvisionnement du marché local ivoirien, avec des prix de vente 30% inférieurs à ceux des minibus de même marque importés. La joint-venture cible également le marché du transport urbain ouest-africain.

Cette première unité d’assemblage signe le retour de la construction automobile en Côte d’Ivoire après une longue parenthèse. En effet, le constructeur français Renault était implanté en Côte d’Ivoire dans les années 1970, avant de avant de fermer l'unité de montage au milieu des années 1980. Elle rentre dans le cadre de la politique d’industrialisation et de diversification de l’économie ivoirienne.

L’unité de montage vise aussi à limiter les importations de véhicules d’occasion très polluants, ceux de plus de cinq étant déjà interdits d'entrer depuis 2018. Une mesure qui a fortement réduit les importations de véhicules d’occasion et qui a fortement a contribué à la dynamisation du marché des véhicules neufs, les ventes ayant augmenté de +57% en 2021. Une politique qui encourage les constructeurs mondiaux à installer, eux aussi, des unités de montage sur le sol ivoirien.

A ce titre, il faut souligner que l’Etat ivoirien et le constructeur japonais Toyota ont signé en août 2019 à Yokohama, la création d’une unité de montage de véhicules de la marque nippone, qui détient une part de marché de 50% en Côte d’Ivoire, à Abidjan. De même, il est question d’implantation d’une unité de montage automobile par le constructeur automobile français Renault.

Cette politique automobile vise à faire de l’industrialisation le pilier majeur de la transformation structurelle de l’économie ivoirienne.

Avec ces unités, l’Etat ivoirien se prépare activement pour mieux se positionner sur le marché africain au moment où la zone de libre-échange continental africain (Zlecaf) sera affective. 

Par Moussa Diop
Le 11/01/2022 à 13h39, mis à jour le 11/01/2022 à 13h41