Le gouvernement retire le projet de loi portant refonte partielle du fichier électoral

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Le 23/06/2016 à 13h23

Le gouvernement sénégalais a été contraint de retirer le projet de loi portant refonte partielle du fichier électoral, après la menace de l’opposition de se retirer du processus de dialogue entamé, sur cette question, il y a quelques jours.

«Le gouvernement, soucieux de favoriser le dialogue politique qu’il a lui-même initié, a pris la décision de retirer le projet de loi portant refonte partielle du fichier électoral pour permettre la poursuite des travaux».C’est à travers ces quelques lignes, que le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a mis fin, via un communiqué, au blocage des travaux de la Commission technique de revue du code électoral mise en place il y a juste une semaine.Un peu plus tôt, les membres de l’opposition avaient suspendu leur participation aux travaux de ladite commission pour dénoncer l’introduction à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant refonte du fichier électoral.«Après la constitution des pôles (de l’opposition et des différents plénipotentiaires), on en était à l’identification des points sur lesquels va plancher la Commission technique pour déterminer un calendrier de travail. A notre grande surprise, nous avons appris que le gouvernement avait déjà déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi relatif à la refonte du fichier électoral. A partir de ce moment, nos rencontres n’avaient plus d’objet», déplore Amadou Sène Niang, le coordonnateur du pôle des non alignés (une partie de l’opposition).L’opposition dans sa globalité dénonce un «geste inélégant» du gouvernement. «C’est comme si les jeux sont déjà faits alors que nous étions en train de chercher un consensus», renchérit Niang.Devant ce qui semblait conduire vers «une rupture de confiance» avec l’opposition et au blocage des travaux de revue du code électoral, le gouvernement a donc reculé.Pour se défendre, le ministre de l’Intérieur a mis en avant les contraintes du calendrier parlementaire, dont la session unique se termine le 30 juin, et la «nécessité d’avoir un cadre légal en attendant la mise en œuvre qui allait susciter la participation de l’opposition».Loin d’être convaincue, cette dernière récuse désormais Abdoulaye Daouda Diallo de «partialité» dans la conduite du processus électoral.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 23/06/2016 à 13h23