Sénégal: polémique autour d'une rupture de médicaments antituberculeux

Pour cette fois, la pharmacie nationale d'approvisionnement n'est pas au banc des accusés

Pour cette fois, la pharmacie nationale d'approvisionnement n'est pas au banc des accusés. DR/

Le 23/06/2017 à 10h32

Depuis quelque temps, il est pratiquement impossible de trouver des médicaments antituberculeux au Sénégal. Le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT-3S) accuse les services du ministère de la Santé.

Trouver des médicaments antituberculeux dans les hôpitaux et les pharmacies relève d’un parcours du combattant. Cette situation, qui inquiète les patients qui souffrent de cette maladie, préoccupe le Syndicat démocratique des travailleurs de la Santé (SDT-3S) qui blanchit la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA).

Selon le SDT-3S, cette rupture de médicaments antituberculeux est causée par les «lenteurs observées qui traduisent, le plus souvent une absence de coordination entre les différents services du ministère de la Santé et les secteurs du gouvernement». Le Syndicat démocratique des travailleurs de la Santé et du secteur social dénonce également, «un manque de leadership des autorités sanitaires, la lenteur des procédures d’approbation ou d’acquisition, tant au niveau du ministère de la Santé qu’au niveau des partenaires techniques et financiers».

Et pour ne rien arranger, on remarque des complications notoires dans «les mécanismes de passation des marchés». Si l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Santé, n’y prend garde, «cette situation peut mettre en péril la stabilité du secteur de la santé et la sécurité des populations», a alerté le SDT-3S.

Il invite ainsi l’Etat à améliorer le mécanisme de quantification des besoins afin de réduire les achats excédentaires ou insuffisants. Il arrive souvent que les médicaments arrivent par vagues plus ou moins éloignées au niveau de la PNA et, par conséquent, tardivement au niveau de pharmacies. Pour y remédier, selon toujours la SDT-3S, il faudrait «mettre fin à la fragmentation des commandes (médicaments essentiels et d’autres spécifiques aux programmes)».

Ce procédé affaiblit le système d’approvisionnement. Il faudrait alors aller vers «un processus unifié, renforcer le contrôle sur le suivi des stocks, sensibiliser les prestataires et communiquer objectivement sur les dysfonctionnements de la chaîne d’approvisionnement en médicament, qu’on cherche souvent à dissimuler». L’Etat devrait également renforcer son «soutien au système national d’approvisionnement qui fait face à des tâches de plus en plus complexes».

L’autre difficulté dans l’approvisionnement en médicament vient des «longues procédures de passation des marchés et les tracasseries douanières» qui constituent un barrage dans l’acheminement continu des médicaments et des produits sanitaires dans les hôpitaux, cliniques, pharmacies et autres structures de santé.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 23/06/2017 à 10h32