Casamance: la Guinée-Bissau offre la nationalité aux déplacés du conflit

Le ciel s'éclaircit pour des milliers de Casamançais vivant en Guinée-Bissau à cause du conflit.

Le ciel s'éclaircit pour des milliers de Casamançais vivant en Guinée-Bissau à cause du conflit. . DR

Le 12/12/2017 à 11h18, mis à jour le 12/12/2017 à 11h20

10 000 réfugiés casamançais, libériens et léonais bénéficient de la nationalité bissau-guinéenne. Une régularisation qui marque la fin de calvaire pour ces apatrides vivant depuis 35 ans au pays du président Jose Mario Vaz.

La Guinée-Bissau pose un acte significatif dans le maintien de la paix en Afrique de l’Ouest, en général et au sud du Sénégal, en particulier. Le gouvernement du président Jose Mario Vaz vient de lancé la procédure de régularisation de 10 000 casamançais, libériens et sierra-léonais réfugiés dans ce pays pour échapper aux conflits armés. L’annonce a été faite par Anne Marie Deutschlander, représentante régionale du Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (HCR) en Afrique de l’Ouest.

Ces réfugiés, venus principalement de la Casamance, la région sud du Sénégal, du Liberia et de la Sierra Leone vont ainsi bénéficier de la nationalité bissau-guinéenne. Madame Marie Deutschlander a profité de la conférence de presse organisée, à Dakar, en fin de semaine dernière, pour faire cette révélation. Selon la représentante régionale adjointe, «la cérémonie de lancement de la procédure de naturalisation de ces réfugiés sénégalais qui vivent en Guinée-Bissau depuis 35 ans, a été présidée par Umaro Sissoco Embalo, Premier ministre, en la présence des ministres bissau-guinéens de l’Intérieur et de la Justice.

Cette « décision exceptionnelle, précise Anne Marie Deutschlander, permettra à ces réfugiés et à leurs enfants de bénéficier d’une identité avec des documents d’Etat civil, de ne pas être apatrides. En effet, des milliers de réfugiés sénégalais, pour fuir la rébellion casamançaise qui a éclaté en 1982, se sont installés en Gambie et en Guinée Bissau. Et ces derniers avaient beaucoup de mal pour accéder à certains services élémentaires. Pour eux, bénéficier de soins de santé ou inscrire leurs enfants à l’école, relevaient d’un parcours du combattant. Car, dans leur fuite, ils étaient obligés de tout abandonner derrière eux, y compris les papiers pouvant prouver leur nationalité sénégalaise.

Pour sa part, Mamadou Lamine Diop, représentant du HCR en Guinée Bissau, avait précisé que « la nationalité est essentielle pour une pleine participation à la société, et est une condition préalable à la jouissance de droits humains fondamentaux ». Il s’est ainsi réjoui que le gouvernement Bissau guinéen ait pris cette décision « très importante pour la communauté des réfugiés ouest-africains ». Et pour mieux accompagner ces réfugiés, un comité technique pour le suivi des procédures de régulation a été installé au niveau national.

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 12/12/2017 à 11h18, mis à jour le 12/12/2017 à 11h20