Il faut remonter à l'été 2017, avant de constater des cours aussi bas pour les hydrocarbures. Le Brent de la Mer du Nord, pour livraison en février, est en effet passé de 60,06 dollars vendredi 14 décembre dernier à 53,50 dollars, une semaine plus tard, à la clôture de la séance du 21 décembre, perdant près de 11% de sa valeur. Quant à la référence texane, le WTI, a également évolué suivant cette même tendance, passant de 52,05 dollars à 45,41 dollars sur cette même semaine, soit une baisse de 11,01%.
Cette importante baisse s'expliquerait par les craintes de ralentissement de l'économie mondiale, mais surtout par une manifeste surproduction de l'or noir, malgré l'annonce d'une baisse des quantités mises sur le marche, annoncées par les pays de l'OPEP et leurs alliés. En effet, la réduction de 1,2 million de barils de pétrole par jour annoncée pour janvier prochain sera vite compensée par l'augmentation conséquente des producteurs d'Amérique du Nord.
Afin de se montrer crédible, l'OPEP a communiqué jeudi 20 décembre dernier sur la manière dont cette réduction globale serait appliquée par chaque pays membre de l'organisation. Mais rien n'y a fait, puisque la chute des cours s'est, depuis, s'est accélérée.
Et pour cause, la Réserve fédérale américaine avait annoncé, la veille deux rélèvements de ses taux directeurs à partir de 2019, ce qui n'est pas de nature à favoriser la relance.
Lire aussi : Pétrole: le plongeon du cours du Brent, depuis son pic d’octobre, inquiète
Cette évolution n'a rien de rassurant pour les pays producteurs, en particulier les pays africains. L'Algérie, l'Angola et le Nigeria devraient être les premiers pays producteurs d'or noir à faire les frais d'une telle situation, à commencer par l'Angola dont la quasi-totalité de la production est offshore et présente des coûts exorbitants. Et de ces trois pays, l'Angola est le seul à présenter une situation d'endettement excessif.
Néanmoins, l'Algérie, qui ne s'attendait pas à une chute aussi brusque des cours du pétrole pourrait, elle aussi, voir ses réserves de change s'épuiser beaucoup plus vite que prévu. A ce rythme, dès 2019, le pays pourrait être à cours de devises, ce qui l'expose à un scénario identique à celui du Vénézuela, caractérisé par une inflation galopante...