Mini-sommet sur la Libye: Alger fait tout pour voler la vedette à l'Union Africaine

Dennis Sassou Nguessou, président du Congo.

Dennis Sassou Nguessou, président du Congo.. DR

Le 27/01/2017 à 15h45, mis à jour le 27/01/2017 à 15h51

Après ses manoeuvres pour écarter la CEDEAO dans le conflit malien, l'Algérie fait des pieds et des mains pour voler la vedette à l'Union africaine dans la résolution du conflit libyen. Elle s'est invitée dans le Comité de haut niveau tout en menant une diplomatie parallèle.

Denis Sassou Ngesso a convié plusieurs de ses pairs aujourd’hui vendredi 27 janvier 2017 à Brazzaville pour se pencher sur la question lybienne. A ce mini-sommet, sont attendus le Tchadien Idriss Déby Itno, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Sud-Africain Jacob Zuma, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et enfin le commissaire Paix et Sécurité de l’UA, l’Algérien Smaïl Chergui. Le premier ministre algérien Abdel Malek Sellal y prenait part. Quant au président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, il a clairement annoncé qu’il ne viendra pas à cette rencontre convoquée par Sassou Ngesso en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la question Libyenne.

En réalité, Sellal qui est accompagné de Abdelkader Messahel, ministre des affaires maghrébines et l’Union africaine, souhaiterait que l’Union Africaine lui fasse de la place et le laisse régler tout seul la question libyenne. Il a pris plusieurs initiatives dont la dernière en date était l’invitation de Khalifa Haftar à se rendre en Algérie. L’objectif étant d’arriver à la résolution de l’impasse politique par un dialogue direct entre Fayez al-Serraj, chef du gouvernement d’Union nationale et le général et l’homme fort de l’Est, le maréchal Khalifa Haftar.

Le Caire nourrit la même ambition qu’Alger. Les deux se font concurrence, sans pour autant le dire. A l’origine, Le Comité de haut niveau de l’UA était composé de cinq pays à savoir, la Mauritanie, le Niger, le Congo, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud. Mais, Alger a fait des pieds et des mains pour qu’il soit élargi aux pays limitrophes afin d’avoir son mot à dire. Finalement, en plus des cinq premiers, sept autres y ont été admis. 

L'Algérie est une habituée des faits, puisqu'elle a adopté la même démarche pour exclure complètement la CEDEAO dans la résolution du conflit au nord Mali. Il y a bien eu un accord d'Alger, mais ni le gouvernement central ni les rebelles armés ne veulent réellement l'appliquer. Le résultat, on le connaît: des terroristes comme Mokhtar Belmokhtar dont la base arrière se trouve en Algérie sont responsables d'attaques meurtrières dans la région. La dernière en date est celle de Gao qui a fait près d'une centaine de mort dans un camp militaire. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/01/2017 à 15h45, mis à jour le 27/01/2017 à 15h51