La facture demandée par les Harkis pour dédommagement est salée. Les associations de Harkis -militaires autochtones d’Algérie qui servaient comme supplétifs aux côtés des français- ont fait leur calcul. Ils réclament jusqu’à 40 milliards d’euros de dédommagements à l’Etat français pour les préjudices subis par la première génération et les générations suivantes. En effet, les Harkis, après le départ des Français, ont été obligés de laisser leurs biens en Algérie après l’indépendance. A cela s’ajoute aussi le préjudice subi de la part de la France une fois sur le sol français.
«Au sein du Comité de liaison, nous avons effectué notre propre chiffrage, nos propres calculs, avec des femmes et des hommes habilités à réaliser ce type de chiffrage. On a cherché à comprendre la réalité des demandes, on a discuté avec des spécialistes et on est arrivés à un montant compris entre 37 et 40 milliards d’euros (…). Dans ce chiffrage il y a tout ce que nous avons perdu, tout ce que nous avons abandonné là-bas (en Algérie, ndlr), les pertes humaines aussi, la vie dans les camps en Algérie et ensuite en France», expliquait le porte-parole du Comité de liaison des Harkis, Mohamed Badi, dans un entretien accordé au site français ladepeche.fr.
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Cette sortie intervient au moment où le gouvernement d’Emmanuel Macron se prépare à prendre une série de mesures en faveur des Harkis. En effet, c’est le 25 septembre courant que le gouvernement français devrait dévoiler des mesures pour ces ex-Algériens. Parmi les proposition attendues figue une résolution parlementaire reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon des Harkis dans les accords d’Evian de mars 1962.
Seulement, sur ce point, les points de vue divergent. Les Harkis souhaitent une loi gravant dans le marbre la responsabilité de la France dans ce dossier. Et non une simple résolution. De même, il est question de la création d’un «fonds de réparation et de solidarité» de 40 millions d’euros pour ces anciens supplétifs de l’armée française et leurs enfants. Un montant très dérisoire par rapport aux dédommagements réclamés par les associations de Harkis.
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Il faut dire que le préjudice subi est difficilement chiffrable. Seulement, il faut aussi se rappeler que les Européens d’Algérie, qui avaient quitté le pays après 1962, ont été indemnisés par plusieurs lois. Peut-être qu’un procédé identique sera mis en œuvre pour les Harkis.
Enfin, l’une des revendications phares des Harkis reste le retour dans leur pays natal, l’Algérie. Un souhait qu’Alger refuse catégoriquement, du fait du rôle qu’ils ont joué pendant la lutte d’indépendance.