Le cours du baril de Brent de la mer du Nord, cours de référence, a enregistré à la fin de la séance du vendredi 6 mars une baisse de 9%. Il s’agit du plus important plongeon du prix du baril depuis plus de 10 ans, qui a baissé à 45,52 dollars.
Cette chute s’explique notamment par l’échec des négociations de Vienne entre les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et les producteurs hors OPEP, dirigés par la Russie, troisième producteur mondial. En effet, la Russie s’est opposée à une baisse supplémentaire de la production, de 1,5 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2020.
Conséquence de cet échec des négociations, à partir du 1er avril, aucun pays producteur de pétrole, membres et non membres de l’OPEP, n’a l’obligation de baisser sa production.
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Or, depuis le début de l’année, le cours du baril de l’or noir a perdu 31% de sa valeur. Une situation qui risque en conséquence de se maintenir et même de s’aggraver dans les jours et semaines à venir, pour plusieurs raisons.
D’abord, il y a le fait que la propagation du coronavirus, qui a touché plus de 100 000 personnes dans plus de 90 pays, risque de gripper davantage l’économie mondiale. Un ralentissement économique qui risque de s’aggraver au fur et à mesure que le nombre de pays touchés augmente, avec comme conséquence une baisse de la demande mondiale de pétrole.
Ensuite, il y a la surproduction mondiale qui augmentera avec l’échec de ces négociations. En effet, aucun pays n’est désormais tenu à réduire sa production. Du coup, des quantités supplémentaires de pétrole arriveront sur un marché marqué par une demande en baisse et déjà un excédent dû à la forte production américaine.
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Ainsi, suite à cet échec, le déséquilibre entre l’offre et la demande va se creuser, ce qui devrait tirer davantage le cours du baril vers le bas, surtout si le coronavirus continue à affecter l’économie chinoise, première importatrice mondiale d’or noir.
Enfin, le prix du baril va poursuivre sa baisse du fait que les producteurs non membres de l’OPEP+ (OPEP et partenaires non membres de l’OPEP), que sont les Etats-Unis, le Brésil, la Norvège…) pèsent de plus en plus dans les décisions.
Cette perspective baissière du cours du baril va certainement aggraver la situation que traversent les producteurs africains, notamment ceux qui sont uniquement dépendants de la rente pétrolière.
Ces économies non diversifiées, dont particulièrement celles de l’Algérie, de l’Angola, du Congo ou du Tchad… risquent d’en subir davantage les effets. À titre d’exemple, pour l’Algérie, les recettes liées aux hydrocarbures et dérivées représentent 95% des recettes d’exportations et plus de 60% des recettes budgétaires.