Le ministre algérien de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, et le ministre mauritanien de l’intérieur et des collectivités locales, Ahmedou ould Abdallah, ont coprésidé dimanche, l’inauguration officielle d’un nouveau poste transfrontalier, situé au PK 75 au Sud de Tindouf (principale localité du Sud algérien), rapporte la presse locale.
Ce poste porte le nom de Mustapha Ben Boulied, un militant nationaliste algérien. Il est constitué «de 49 unités de construction préfabriquée, dont 46 bureaux administratifs, quatre (4) parkings et plusieurs autres structures». L’ouverture de ce poste fait suite «à une volonté commune au plus niveau», affirme un officiel mauritanien.
Elle rentre dans le cadre «de l’application des recommandations de la 18e session de la Haute commission mixte de coopération mauritano-algérienne, tenue le 20 décembre 2016 à Alger». La cérémonie de ce dimanche s’est déroulée en présence des diplomates, des responsables militaires et sécuritaires, ainsi les autorités des régions frontalières des deux (2) pays.
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Ce poste a été réalisé pour un coût de d'un milliard de dinars algériens . Il devrait contribuer au développement des relations commerciales entre les deux (2) pays. Au plan géopolitique et économique, la grande ouverture du Maroc vers les pays du Sud, qui relève d’une réalité historique, et la volonté du royaume d’intégrer la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO), présente un risque d’accentuation de l’isolement économique de l’Algérie, dans un Maghreb aux échanges économiques trop faibles. Une réalité qui explique le nouveau regard tourné vers le Sud de la part d’Alger. Cela, malgré la réalité sécuritaire d’un endroit décrété zone militaire et traditionnellement théâtre de nombreux trafics relevant du crime transfrontalier.
Ainsi, l’Algérie nourrit l’espoir d’une ouverture vers l’espace ouest africain. Cependant, la non-existence d’un poste de passage frontalier, autorisé près d'une soixantaine d’années après l’indépendance des deux pays, illustre parfaitement la faiblesse des enjeux économiques et commerciaux, selon l’avis de nombreux spécialistes. C’est bien là la preuve que le nouveau poste transfrontalier de Tindouf est loin de pouvoir concurrencer le passage de Guergarate (frontalier entre le Maroc et la Mauritanie).