"Bouteflika mourant": Les généraux algériens accusent le Premier ministre tunisien

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Le 03/09/2018 à 16h48, mis à jour le 03/09/2018 à 16h50

Afin de se disculper, les militaires algériens accusent désormais le premier ministre tunisien d'être à l'origine des rumeurs sur l'Etat de santé de Bouteflika donné pour mourant.

Va-t-on vers un incident diplomatique entre l'Algérie et la Tunisie? Un site algérien connu pour sa proximité avec les généraux accuse clairement le premier ministre tunisien d'être à l'origine de la rumeur qui s'est propagée comme une trainée de poudre, donnant le président Abdelaziz Bouteflika pour "mourant". 

Selon le site algérien en question, l'article qui a diffusé l'information sur l'état de santé de Bouteflika a été publié par le site Kapitalis qui appartient au chargé de Communication du gouvernement de Youssef Chahed. Or, il a été signé par le patron même de Kapitalis, en l'occurrence Redha El Khelfi. Et il est vrai que l'auteur de l'article n'est pas très tendre avec le chef de l'Etat algérien qui est donné pour "gravement malade", voire "mourant". Par conséquent, l'appareil de propagande du régime ment aux Algériens en ne leur disant pas toute la vérité. 

Il faut dire que le site tunisien en a rajouté une couche dans un autre article en version arabe publié hier dimanche 2 septembre. Et dans cette dernière publication, l'auteur estimait que si la présidence algérienne a sorti un communiqué sur le retour de Bouteflika, c'est parce que GVA Dictator Alert, un site qui épie les déplacements des dictateurs africains en Suisse, l'avait déjà annoncé. 

Pour le site des généraux algériens, toutes ces informations qui émanent de ce site proche du gouvernement tunisien sont orchestrées par l'entourage de Youssef Chahed. 

Mais en réalité cette réponse qu'apporte le site des militaires algériens est une très bonne manière de détourner l'attention des Algériens. Car, Kapitalis qui n'a publié son article que le samedi a eu deux jours de retard sur le site Afrik.com, mais également sur d'autres organes qui ont parlé de l'état de santé de Bouteflika. Cette réponse est une manière de dire que les militaires qui veulent bien prendre la place de Bouteflika ne sont pas à l'origine des fuites d'informations. 

En réalité, le vrai problème c'est que pour démentir ces informations, la meilleure manière serait de montrer Bouteflika au moins sur sa chaise roulante de retour de Suisse. Or, en partant comme en revenant, le président algérien a soigneusement évité les caméra, ce qui n'est pas pour rassurer et qui accrédite toute thèse faisant état de sa santé déclinante. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/09/2018 à 16h48, mis à jour le 03/09/2018 à 16h50