Tunisie: vive émotion suite à la mort d'un pêcheur, tué par des gardes-côtes algériens

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Le 01/02/2019 à 11h52, mis à jour le 01/02/2019 à 11h54

La gendarmerie algérienne a tué un pêcheur tunisien qui s'était aventuré dans les eaux territoriales sous le contrôle de l'Algérie. De nombreux Tunisiens, sous le choc, dénoncent ce décès, alors que le gouvernement algérien garde le silence.

Emotion et incompréhension en Tunisie. Un pêcheur âgé de 33 ans a été tué par des gardes-côtes algériens, alors qu'il s'étaient aventuré dans les eaux territoriales de ce pays, à bord de son embarcation, avec deux autres personnes, probablement ses matelots.

Les éléments de la gendarmerie maritime algérienne, à la gachette décidément bien facile, ont tiré sur lui et l'ont atteint à deux reprises, dont une balle en plein coeur. Le pêcheur n'avait donc aucune chance de s'en sortir, il est décédé sur le coup.

Ces faits tragiques se sont déroulés hier, jeudi 31 janvier, au matin, dans les eaux territoriales algériennes.

La victime a ensuite été transportée par une unité de la protection civile tunisienne à la morgue de l'hôpital régional de Tabarka. 

En Algérie, les autorités ont choisi de garder un silence total sur cet incident. Mais en Tunisie, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les médias, cet évènement est abondamment commenté et les gardes-côtes algériens sont la cible de violentes critiques, du fait de la violence gratuite dont ils ont fait preuve contre des pêcheurs qui n'avaient pourtant montré aucun signe d'agressivité. 

Les règles de bon voisinage entre les deux pays veulent qu les garde-côtes interpellent les pêcheurs qui se seraient égarés, qu'ils soient interrogés, voire que leur embarcation soit fouillée afin qu'une éventuelle cargaison frauduleuse ne soit mise à jour, avant qu'ils ne soient libérés.

Mais en l'occurrence, les garde-côtes algériens semblent avoir décidé, hier, de faire l'économie de cette procédure. 

Les gardes-côtes algériens sont en effet actuellement sur les nerfs, et cette situation s'explique sans doute par le fait que leur pays est désormais devenu une plaque tournante pour le trafic de drogues dures, dans la sous-région méditerranéenne.

En effet, pas plus tard qu'il y a une semaine, quelque 300 kilos de cocaïne ont été récupérés dans des sacs à dos, qui avaient été jetés dans les eaux territoriales algériennes. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 01/02/2019 à 11h52, mis à jour le 01/02/2019 à 11h54