L’université d’été du patronat de ce week-end a été marquée par un incident qui en dit long sur le malaise des chefs d’entreprises algériens. L’ex-ministre des Finances Abdellatif "Benachenhou a quitté la salle en colère", après avoir subi de vives critiques de la part des patrons. C’est le site Tout sur l’Algérie qui rapporte les faits. Un chef d’entreprise "a fini par s’emporter, en public, lors d’un panel organisé sur le thème des blocages administratifs". Réagissant à l’intervention d’anciens ministres présents dans la salle, le chef d’entreprise leur à lancer vertement : "vous avez été aux commandes, vous les experts, pourquoi n’avez-vous jamais rien fait ?"
Un manque d'argent fatal pour le couple patronat-gouvernement
Il y a quelques années, un tel incident ne se serait jamais produit, tant l’argent coulait à flot. Cependant, rien ne va plus pour les chefs d’entreprise algériens. Chaque année vient avec son lot de réduction d’investissements publics. Le budget d’investissement public de l’année 2017 sera amputé de 8 milliards de dollars, soit 895 milliards de dinars. Un véritable coup dur pour le secteur du BTP notamment. Selon Tout Sur l’Algérie, hier, samedi 1er octobre, les langues se sont déliées lors de l’université d’été du Forum des chefs entreprises.
Dans un pays où le gouvernement est le principal donneur d’ordre, quand les investissements publics sont réduits de manière si drastique, c’est la catastrophe qui guette le secteur privé. Donc les craintes sont justifiées.
1,7 million d'emplois menacés
La rente pétrolière s’étant fortement amenuisée, la commande publique ne peut plus suivre le trend qu’elle promettait aux 1,7 million de personnes directement employées par le secteur du BTP. Non seulement, beaucoup de chantiers lancés avant 2016 sont déjà à l’arrêt, mais beaucoup d’autres risquent d’être reportés sine die.
C’est un véritable malaise chez les patrons qui estiment que le gouvernement leur tient un double langage. "Il y a un monde entre ce qu’ils racontent et ce qu’ils font", martèle un patron dont Tout Sur l’Algérie rapporte les propos. Toujours selon le site nombreux sont ceux qui en ont "ras-le-bol" et qui attendent que l’Etat prenne des mesures concrètes pour leur donner de la visibilité.
L’autre problème que dénoncent les chefs d’entreprises c’est le favoritisme motivé par des considérations politiques.