Algérie: fiasco du démarrage du Forum africain d’investissement et affaires d’Alger

DR

Le 04/12/2016 à 09h54, mis à jour le 04/12/2016 à 11h21

Défaillance grave dans l’organisation entraînant le boycott de la délégation officielle algérienne du discours du président du patronat algérien, absence d’invités de marques, faible présence des délégations africaines, beaucoup de couacs ont marqué le démarrage du Forum.

C’est la scène que tout le monde a retenue de l’ouverture du 1er Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger. Un événement sensé réunir le gotha des opérateurs économiques mais aussi des délégations représentant des pays africains pour discuter de l’investissement et des échanges sur le continent.

Seulement, la fête a été gâchée dès le départ par une organisation approximative et des égos surdimensionnés qui ont terni l’image de l’Algérie devant ses invités africains dont quelques ministres des Affaires étrangères.

En effet, après le discours inaugural de bienvenu du Premier ministre Abdelmalek Sellal, le président du FCE, Ali Haddad, a entamé le sien. Seulement, en souhaitant s’intercaler entre les discours du premier ministre et celui des Affaires étrangères, le tout puissant ministre d’Etat Ramtane Lamamra, il a commis un crime de lèse majesté. Et même devant les hôtes de marque, cela se paie cache. Et c’est toute la délégation officielle algérienne, Sellal, Lamamra et autres ministres du gouvernement algérien qui quittent la salle lors du speach d’Ali Haddad, devant les délégations étrangères incrédules. Les membres du gouvernement n’ont pas accepté d’être «grillés» par le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE).

Selon tsa-algerie.com, «le deal était le suivant : Sellal s’exprime en premier. Ramtane Lamamra devait prendre la parole en deuxième. Haddad était prévu en quatrième intervenant. Et les membres du gouvernement ne devaient pas assister à son discours. Le Forum ne devait pas avoir un caractère officiel même s’il est soutenu par le gouvernement. Or, Haddad, pour une raison inconnue, a décidé de prononcer son discours immédiatement après Sellal. Il a grillé la politesse à Lamamra». En tout état de cause, cette scène a donné une mauvaise image sur l’organisation du Forum.

Dans son discours, le premier ministre a souligné que le Forum africain «n’est pas une rencontre politique», déplorant le faible taux des échanges interafricains.

Outre cette fausse note, les observateurs remarquent que le 1er Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger n’a pas attiré de monde. Ce qui devait être une grande messe de l’investissement africain et surtout marquer le début d’une «conquête» des marchés africains par les opérateurs économiques algériens, ne semble pas avoir intéressé grand monde en Afrique subsaharienne. En effet, peu de pays étaient présents dont le Mali, la Mauritanie, le Nigeria, la Guinée, la Tunisie ou encore le Congo.

Il y a également l’absence du président de la Banque africaine de développement qui s’est fait représenter par son vice-président, au grand dam des officiels et organisateurs de l’événement.

Et du côté de l’Algérie , certains capitaines de l’industrie dont Issad Rebrab du groupe Cevital n’ont pas été de la fête.

Dans ces conditions, l'objectif de «rendre visible les produits algériens et drainer des investissement sur le sol algérien», sera difficilement atteints.

Par Karim Zeidane
Le 04/12/2016 à 09h54, mis à jour le 04/12/2016 à 11h21