Devant le succès de la diplomatie économique et de l’influence politique grandissante de son voisin marocain, Alger ne peut s’empêcher de copier. Le ministère des Affaires étrangères a décidé de lancer une offensive tous azimuts sur le continent. La dernière trouvaille a été annoncée juste ce matin du mardi 8 novembre 2016 par Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne. Le "Forum africain d’investissements et d’affaires" sera organisé dans moins d’un mois, du 3 au 5 décembre à Alger. L’objectif est de recevoir environ 200 chefs d’entreprise africains qui pourront ainsi nouer des relations d’affaires avec les 500 entrepreneurs algériens devant également être présents. Cet évènement sera co-organisé avec le Forum de chefs d’entreprise (FCE), le patronat local.
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En réalité, Lamamra s’inspire du forum Afrique développement d’Attijariwafa bank et dont la quatrième édition s’est tenue en février dernier. Evidemment, les ambitions d’Alger sont pour l’heure très limitées et auront du mal à se développer si toutes les conditions identiques à celles dont bénéficie la banque marocaine ne sont pas réunies. En effet, si Attijariwafa bank parvient à faire converger vers Casablanca jusqu’à 1500 chefs d’entreprise africains, ce n’est pas le fruit du hasard. La plupart de ces entrepreneurs sont des clients des filiales du groupe bancaire marocain. Ce qu’aucune banque algérienne n’a pour le moment. Le succès d’Afrique développement est également lié aux nombreuses caravanes d’affaires organisées par Maroc export et qui permettent de tisser des relations d’affaires entre, d’un côté, les Marocains et, de l'autre, les Sénégalais, Ivoiriens, Gabonais, Camerounais, Ghanéens, etc.
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En voulant organiser un forum ex-nihilo, Alger met la charrue avant les bœufs. Il fallait commencer par aller en Afrique, investir dans les pays du continent, organiser des missions de prospection avant de faire venir les chefs d’entreprise congolais, nigérians, sud-africains dans la capitale algérienne. Ce premier déplacement risque fort d’être source de déception, puisque ni les Algériens ni leurs hôtes ne sauront par où commencer. L’apprentissage risque d’être long.