Algérie: une inquiétante flambée des prix touche tous les produits

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Le 18/01/2017 à 17h15, mis à jour le 18/01/2017 à 17h16

La crise va affecter davantage le portefeuille des Algériens. En effet, l'Etat compte renflouer ses caisses sur le dos des citoyens, quitte à augmenter sensiblement le coût de tous les produits. Les données du ministère du Commerce montrent effectivement une hausse généralisée des prix.

Tout le monde avance que l'année 2017 sera dure pour l’Algérie. Une chose est toutefois certaine, pour les Algériens, la fin de 2016 était difficile et le début de 2017 l’est encore plus. En effet, tous les prix des produits alimentaires ont grimpé suite aux mesures prises par le gouvernement pour renflouer les caisses de l’Etat, vidées par les politiques économiques non productives et la baisse des cours du baril de pétrole.

Conséquence de la baisse des subventions sur de nombreux produits, dont les carburants, et de la hausse généralisée des taxes, l’inflation touche tous les produits, comme en atteste le rapport du ministère du Commerce algérien, distillé par l’APS –Algérie presse service-, qui compare les prix de fin 2015 à ceux de fin 2016.

En effet, depuis l’annonce des nouvelles mesures de la loi de finances, les commerçants ont commencé à ajuster les prix en les révisant à la hausse. Ainsi, avant le début de l’année en cours, les prix moyens des commerçants détaillants avaient déjà enregistré des hausses sensibles. C’est le cas notamment du lait en poudre pour bébé (+9,8%), de la levure sèche (+8,9%), des pates alimentaires (+8%), du concentré de tomate (+6,7%), du café (+6,7%), de la farine conditionnée (+6,3%), du thé (+6,1%), etc.

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Les légumes secs ont eux aussi enregistré des augmentations moyennes sensibles. Le prix des haricots secs et des lentilles ont augmenté respectivement de 6,6% et 5,3%, alors que les pois chiches ont flambé de 63%.

Les légumes frais ont également connu des hausses, à l’exception des oignons. La tomate fraîche et l’ail importé ont vu leur prix croître de respectivement 18,5% et 30,2%.

Par ailleurs, le prix des œufs a connu une forte hausse de 36,4% à fin décembre 2016, comparativement à la même période en 2015.

Les viandes locales sont presque les seuls produits alimentaires à ne pas connaître des hausses.

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Et ces prix divergent d’une région à l’autre à cause des habitudes alimentaires, des coûts de transport, des données agricoles des différentes régions, de la densité et du niveau de vie de la population, etc. A titre d’illustration, le kilogramme de haricots verts se vendait à 126 dinars algériens (1 dollar étant égal à 110 dinars algériens) dans la région de Blida contre 190 dinars à Oran. La pomme de terre locale était vendue à 156 dinars à Blida contre 290 dinars à Oran. Pour la viande bovine locale, le kilogramme était vendu à 1.236 dinars à Batna contre 1.443 dinars à Alger.

Les disparités régionales des prix risquent de s’aggraver cette année à cause de la forte hausse des prix sur les carburants (essence et gasoil) qui vont fortement impacter les coûts de transport et par ricochet le prix de vente au détail.

C’est dire qu’après les hausses de fin 2016, 2017 est aussi marquée par une nouvelle flambée des prix qui a touché inéluctablement de nombreux produits de base.

Le portefeuille des ménages sera donc fortement sollicité cette année et les capacités d’épargne des Algériens seront encore plus réduites. Un mauvais signe pour l’investissement et ce d’autant plus que le gouvernement, face à la baisse des recettes, s’est engagé dans une politique d’austérité qui s’est traduite par une baisse des investissements publics.

Par Karim Zeidane
Le 18/01/2017 à 17h15, mis à jour le 18/01/2017 à 17h16