Algérie: l’AIE prévoit une baisse de la production de pétrole

DR

Le 08/03/2017 à 15h10, mis à jour le 08/03/2017 à 16h41

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) contredit la Sonatrach et ses prévisions haussières en annonçant que la production de pétrole en Algérie devrait continuer à baisser dans les années à venir.

Après avoir annoncé des programmes d’investissements ambitieux de l’ordre de 73 milliards de dollars sur le quinquennat 2016-2020, la Sonatrach -Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures-, avait annoncé que la production des hydrocarbures devrait connaître un nouveau cycle haussier en Algérie.

Le géant du secteur des hydrocarbures algérien avait même annoncé que la production du pays devrait passer de près de 200 millions de TEP en 2015 à 241 millions TEP en 2020, soit une hausse de 20% durant le quinquennat.

Seulement, cette hausse de la production censée compenser le repli des cours du baril de pétrole est loin d’être un acquis. Bien au contraire. Selon l’AIE, qui vient de publier son rapport annuel sur le secteur pétrolier et les perspectives sur les cinq ans à venir, la production algérienne devrait reculer. Celle-ci devrait passer de 1,14 million de barils/jour (mb/j) actuellement à 1,05 mb/j en 2022.

Il faut souligner que la production algérienne est sur une pente descendante depuis 2007, année au cours de laquelle elle avait atteint un pic de 1,38 mb/j. 

Cette baisse annoncée par l'AIE inquiète dans la mesure où la hausse de la production était censée compenser, en partie, le recul des cours du baril de pétrole et par ricochet le montant des recettes des exportations, sachant que les hydrocarbures représentent 95% de celles-ci. Ainsi, à cause de la chute des cours, les recettes sont passées de 51,4 milliards de dollars en 2011 à seulement 27,1 milliards en 2016.

Ainsi, si les prévisions de l’AIE s’avèrent juste et que les cours du baril de pétrole n’enregistrent pas une nouvelle flambée, ce qui est d'ailleurs peu probable selon les experts, l’Algérie ne tirera pas profit de la hausse de la demande mondiale de pétrole qui devrait passer de 100 millions b/j en 2019 et atteindre 104 millions b/j en 2022. Pire encore, cette situation risque de compliquer davantage la conjoncture économique déjà difficile du pays avec à la clé une baisse continue des recettes et une aggravation des déficits budgétaires et de la balance des opérations courantes.

Par Karim Zeidane
Le 08/03/2017 à 15h10, mis à jour le 08/03/2017 à 16h41