C'est un virage à 360 degrès que les autorités algériennes viennent de faire faire à ce qui devait être le matelas de sécurité permettant d'atténuer la malédiction du pétrole. En effet, les textes régissant le fonctionnement du Fonds de régulations des recettes (FRR) pétrolières et gazières ont été revus par la loi de Finances 2017 et les décrets d'application viennent d'être publiés dans le bulletin officiel.
Lire aussi : Algérie: le Fonds de régulation des recettes vidé pour acheter en vain la paix sociale
D'après le décret, le FRR peut officiellement financer "le déficit budgétaire" et le "remboursement de la dette publique". En réalité, cela se faisait déjà, ce n'est donc que pour donner un cachet légal aux nombreuses ponctions opérées jusqu'ici et qui se poursuivent.
Entre fin 2014 et fin 2016, c'est-à-dire en 2 ans, le FRR est passé de 4400 milliards de dinars (40 milliards de dollars) à quelque 840 milliards de dinars (7,8 milliards de dollars). Officiellement, le fonds doit à tout moment conserver un minimum légal de 740 milliards de dinars, mais avec un déficit prévisionnel de 4102 milliards de dinars en 2017, on se doute que le FRR est au bord de l'épuisement, après trois mois seulement.
Ce fonds est alimenté par l'excédent des revenus des hydrocarbures, sauf que d'excédent on est passé à un déficit budgétaire qui s'est aggravé d'année en année depuis 2014.