Malgré l'interdiction des importations, malgré le forcing visant à créer une industrie automobile locale, malgré l'arrêt de tous les chantiers y compris celui de la future grande mosquée d'Alger, rien ne fonctionne réellement. A fin mai 2017, c'est-à-dire durant les cinq premiers mois de l'année, les importations de biens et services ont atteint le chiffre faramineux de 19,67 milliards de dollars, contre 19,86 milliards durant la même période de 2016. Ces chiffres fournis pas les services des douanes selon la presse électronique algérienne montrent qu'aucun remède ne fonctionne. Le tintamarre n'aura abouti à aucun changement, puisque le pays importe pratiquement autant.
Pourtant, l'objectif affiché par le gouvernement algérien était de ramener les importations en deçà de 35 milliards de dollars. Mais, le seul montant des 5 mois laisse entendre qu'on sera plutôt autour de 50 milliards de dollars d'ici décembre.
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A ce rythme, il faut s'attendre au même déficit que l'année dernière, soit 17,82 milliards de dollars à fin décembre. Ce sont autant de sorties de devises se déduisant des réserves de change lesquelles ont franchi à la baisse la barre des 100 milliards de dollars depuis plusieurs mois déjà.
Le problème c'est que les nouvelles ne sont toujours pas bonnes. Puisqu'en réalité, la limitation des importations de véhicules automobiles par exemple n'est qu'une mascarade. L'Algérie ne produisant aucune pièce, le taux d'intégration est proche de zéro. Ainsi, les importations pour ce type de marchandises ont même augmenté. Seuls les lieux de provenance ont changé, mais l'impact réel s'est aggravé. Ainsi, les importations en provenance de la Corée du Sud ont doublé pour atteindre 961 millions de dollars.
Le fait est que le déficit de la balance des paiements n'est pas sur le point de se résorber compte tenu du fait que les prix du pétrole restent bas. Le baril de brent s'échange autour de 47 dollars désormais, suite à la publication cette semaine des stocks américains. Visiblement, on est parti pour une nouvelle année de déficits jumeaux: celui de la balance des paiements et celui du budget.