Abderahmane Rouaya, le ministre algérien des Finances préfère tenir à ses compatriote un langage de sincérité, pour leur faire comprendre que le pays ne s'en sortira pas. Selon lui, il faut un baril du pétrole à 70 dollars pour qu'il puisse boucler le budget du pays. Cela représente une hausse de 40% sur les prix actuels qui peinent à dépasser la barre des 50 dollars.
Il sait cette perspective impossible, par conséquent, devant les députés, il a conseillé aux Algériens d'accepter sagement la couleuvre qu'il s'apprête à leur faire avaler. Il y a certes la planche à billets dont la fatale conséquence sera indubitablement l'inflation, cependant non seulement c'est dangereux pour l'économie, mais c'est loin d'être suffisant.
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En attendant que les marchés entendent sa prière, le ministère des Finances a d'autres cartes dans sa manche, à savoir d'amères hausses des taxes sur une longue liste de produits, ce qui aura pour conséquence l'accélération du rythme inflationniste qui se profile.
Ainsi, le prix d'un litre d'essence devrait-il passer de 32,69 dinars à quelque 38,64 dinars, estime le site Tout sur l'Algérie, ce qui représente une hausse de plus de 18,4%. Il en sera ainsi pour un chapelet d'autres produits comme le gasoil, le café soluble, le tabac, les amandes, etc. Pour la plupart des denrées concernées, les hausses s'annoncent conséquentes. C'est le cas notamment du tabac brun dont le prix au kilo passe de 1.240 à 1.640 dinars, soit une augmentation de 32%.
Ces mesures douloureuses sont devenues une nécessité, puisque le rêve de voir le baril de pétrole atteindre ne serait-ce que 55 dollars est caressé depuis plus de deux ans, sans jamais se réaliser plus d'une semaine de suite. L'imaginer monter jusqu'à 70 dollars est plus qu'illusoire.