Algérie: les réserves de change continuent de fondre

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Le 10/12/2017 à 18h52, mis à jour le 11/12/2017 à 11h40

Les réserves de change algériennes ne sont plus que de 100 milliards dollars et d'ici la fin de l'année 2017, le déficit commercial continuera de rogner ce matelas financier.

Alors qu'au tout début de l'année, l'Algérie disposait encore de plus de 114 milliards de dollars de réserves de change, il ne lui reste plus que 100 milliards de dollars, du fait du manque de compétitivité de l'économie. C'est Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, qui en a fait l'annonce ce dimanche 10 décembre, selon une dépêche de l'APS. Le ministre, très inquiet de la situation de crise que vit le pays, s'exprimait devant le Parlement lors de la présentation du projet de Loi de finances 2018. 

Et, avant la fin décembre, près de trois autres milliards devraient s'évaporer, selon les prévisions annoncées fin octobre par le même ministre des Finances. Cette situation, qui pourrait à la longue mettre en péril la solvabilité du pays, s'explique par un déficit commercial qu'aucune mesure n'a permis d'atténuer. En effet, il s'établit à plus de 17 milliards de dollars annuellement. Or, l'Algérie n'a pas d'autres sources de devises. Le tourisme a toujours été très confidentiel et les investissements étrangers qui ne concernaient que le secteur pétrolier se sont taris. La plupart des investissements dans ce secteur se font davantage dans le gaz de schiste que dans le gaz naturel. 

Aujourd'hui, le pays cherche à diversifier son économie, mais les autorités se sont rendu compte que le développement du secteur secondaire ne se décrète pas. Il faut un cadre économique compétitif, une justice qui garantisse les droits des investisseurs et surtout une législation moderne qui n'interdit pas aux étrangers de détenir plus de 49% de leurs sociétés. Or, comme le montrent tous les rapports, notamment le Doing Business, l'Algérie est l'un des derniers pays africains où il fait bon entreprendre. 

Ce qui est clair, c'est que cette tendance ne peut pas s'inverser à court terme, d'autant que les cours du baril de pétrole stagnent autour de 50 dollars. Pour 2018, les prévisions tablent sur la poursuite de la baisse des réserves de change qui ne seront que de 80 à 87 milliards de dollars. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/12/2017 à 18h52, mis à jour le 11/12/2017 à 11h40