Les Algériens n'ont plus droit à de la pâte à tartiner de marque Nutella ou des téléphones Samsung, ni à du camembert français ni à du gorgonzola italien... Le gouvernement a établi une longue liste comportant 851 produits dont l'importation est temporairement interdite en Algérie. La décision a été annoncée ce week-end par le Premier ministre algérien contraint, par la même occasion, de révéler l'état catastrophique dans lequel se trouve l'économie du pays.
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"L'Algérie ne va tout de même pas importer des olives et des figues, alors qu'il est le pays des olives", a-t-il ironisé, en paraphrasant la sourate du Coran, At-tin, avant d'ajouter: "Nous n'allons pas continuer à voir les réserves de change baisser au rythme annuel de 20 à 25 milliards de dollars sans réagir". Ahmed Ouyahia parle, une fois encore, du fait que pendant toutes ces années le pays a vécu au-dessus de ses moyens.
Cette nouvelle mesure permettra-t-elle de limiter les problèmes de l'Algérie? Rien n'est moins sûr, car les difficultés de l'Algérie sont encore plus profondes et caractéristiques des pays africains riches en pétrole. L'argent des hydrocarbures n'a pas été investi au profit d'une économie diversifiée capable de créer de la valeur ajoutée, mais il a simplement été redistribué. Même si l'Algérie réduit ses importations cela permettra peut-être de limiter la baisse des réserves de change, mais en l'absence de vision les problèmes fondamentaux demeureront.