Les récriminations à l’égard de la politique économique algérienne se multiplient. Après la sortie des hommes d’affaires français, espagnols et du président turc en visite en Algérie, c’est autour des Américains de dénoncer la politique adoptée par le gouvernement algérien au cours de ces dernières années.
Le ton de la critique américaine a été porté par Myron Brilliant, vice-président exécutif chargé des affaires internationales à la chambre de commerce des Etats-Unis, en visite en Algérie. Lors d’une conférence de presse à l’ambassade américaine, il a expliqué qu’«à propos de l’imposition des taxes douanières et de la politique d’interdiction d’importation des produits, la chambre de commerce des Etats-Unis ne soutient pas ce type de politiques restrictives, car elles n’encouragent pas l’investissement étranger, freinent l’innovation et l’entrée de nouvelles technologies».
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De même, la liste des produits interdits d’importation limite les échanges entre les deux pays et nuit aussi bien aux entreprises américaines exportatrices qu'aux sociétés algériennes qui importent des matières premières pour la production de leurs biens. Et les produits qui échappent à l’interdiction d’importation sont soumis à des taxes prohibitives avec des droits de douane élevés.
Il a aussi expliqué que parmi les principales contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises américaines qui souhaitent investir en Algérie figure la règle 51/49. Instaurée en 2009, cette mesure impose au moins que 51% du capital dans tous les projets économiques impliquant des étrangers soient détenus par l’Etat ou les opérateurs algériens.
Il s’agit d’un obstacle majeur à l’implantation d’entreprises étrangères spécialisées dans certaines activités stratégiques en Algérie. Du coup, la politique de diversification économique nécessaire pour sortir de la rente pétrolière est vouée à l’échec.
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Partant, se joignant aussi aux institutions internationales (FMI, Banque mondiale, etc.), à l’Union européenne et à la Turquie, les Etats-Unis aussi demandent à l’Algérie d’améliorer son climat des affaires, de lever les restrictions aux importations et de réviser la règle 49/51 qui entrave les investissements directs étrangers.
Reste que cette nouvelle critique a été mal perçue par le président de la chambre algérienne du commerce et d’industrie (CACI) qui a souligné que les critiques américaines ne «sont que des excuses que nous n’acceptons pas». Une manière pour lui de justifier la faible présence en Algérie des entrepreneurs américains.