Malgré son potentiel pétrolier et gazier, l’Algérie n’attire pas les investisseurs étrangers. En effet, au titre de l’année 2017, selon les dernières données publiées par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), les investissements directs étrangers en Algérie se sont établis à 1,2 milliard de dollars, en baisse de 26%, et ce en dépit des incitations offertes par la nouvelle loi sur l’investissement.
Avec ce montant, l’Algérie, cinquième puissance économique du continent africain et recelant d’importantes ressources pétrolières et gazières, ne figure même pas dans le Top 10 des pays africains de destination des IDE. En 2017, le pays s’est hissé au 13e rang africain en matière d’IDE, loin du leader que constitue l'Egypte (7,4 milliards de dollars) ou du Maroc (2,65 milliards de dollars).
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Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, il y a l’environnement des affaires qui est loin d’être favorable. Ainsi, dans le classement de Doing business 2018, le pays avait perdu 10 places pour se situer au 166e rang mondial sur 190 pays à cause des difficultés d’obtention de permis de construire, de la mauvaise protection des investisseurs, du commerce transfrontalier, etc.
Ensuite, il y a l’obstacle fondamental que constitue la règle du 49/51% qui impose à tout investisseur étranger un partenaire algérien (public ou privé) qui détiendra 51% du capital du projet. Cette loi entrée en vigueur fin 2009 est en grande partie à l’origine de la chute des IDE en Algérie.
D’ailleurs, sur les 7 dernières années, le montant des IDE cumulés reçus par l’Algérie n’a pas dépassé les 8 milliards de dollars.
Face à cette situation, et aux craintes liées à la baisse de la production des hydrocarbures consécutive au déclin des puits pétroliers, le gouvernement algérien est en train de revoir sa politique dans le secteur des hydrocarbures. Des amendements proposés par la loi sur les hydrocarbures devraient accroître la participation des compagnies pétrolières.
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Parmi les points discutés figurent notamment ceux relatifs au volet fiscal, dont celui relatif à la taxe exceptionnelle sur les profits (TEP) réalisés par les sociétés étrangères à chaque fois que les prix du baril de Brent dépassent les 30 dollars.
Ainsi, 47 ans après la nationalisation du secteur des hydrocarbures par Houari Boumédiène en février 1971, l’Algérie entame la révision de la loi sur les hydrocarbures afin de rendre celle-ci plus attractive pour les investisseurs et pour renforcer l’exploitation des ressources pétrolières. Mais, est-ce que l’Etat algérien ira jusqu’à faire sauter la règle du 49/51%? C’est la principale question qui taraude les grandes compagnies pétrolières qui rechignent à investir en Algérie.
Enfin, le faible développement des IDE s’explique également par la faible diversification de l’économie algérienne offrant ainsi peu d’opportunités aux investisseurs étrangers en dehors du secteur des hydrocarbures.