Ceux qui tablaient sur l’affaiblissement des manifestations à cause du Ramadan doivent se rendre compte de la volonté manifeste du peuple algérien qui aspire à un changement radical du système politique aux commandes du pays.
Ainsi, et comme c’est le cas depuis le début des manifestations contre la candidature de Bouteflika à un 5e mandat, le 22 février dernier, puis contre le système qui tend à se substituer au régime Bouteflika, les étudiants, un des fers de lance du mouvement populaire, sont sortis ce mardi 7 mai, seconde journée du ramadan en Algérie, pour réclamer le changement du système.
Ils ont ainsi bravé le jeûne pour montrer aux nouveaux dirigeants algériens leur engagement à faire partir tout le système et non pas quelques symboles, aussi importants soient-ils.
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Ils ont manifesté leur colère face au pouvoir avec un seul mot d’ordre: «Yetnahah Gaâ», qu’«Ils partent tous».
Une manière de signifier à Gaïd Salah que la série de limogeages, de convocations par la justice et d’emprisonnements touchant certains symboles du «bouteflikisme» dont tout dernièrement Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag, ne suffiront pas.
La sortie du président par intérim Abdelkader Bensalah, dimanche dernier, ne les a pas rassuré davantage.
Dans le sillage du calendrier du général Gaïd Salah, Bensalah a tout simplement confirmé la tenue des élections présidentielles le 4 juillet prochain.
Dans le contexte actuel, avec un système honni toujours en place, on ne voit pas comment des élections transparentes et crédibles pourraient se dérouler en Algérie, et à plus forte raison apporter un changement radical, comme le souhaite le peuple.
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En effet, les étudiants, à l’instar du peuple algérien, aspirent uniquement à un changement radical du système avec le départ de tous ceux qui ont contribué à sa mise en place et à sa pérennisation, dont bien évidemment les sécuritaires et au premier rang desquels l’homme fort actuel d’Algérie, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne.
Face aux manifestants, des étudiants sortis en nombre, les sécuritaires ont mis en place un important cordon policier pour tenter de les bloquer.