La purge que mène actuellement Ahmed Gaïd Salah est en train de coûter cher à l'économie algérienne. En effet, d'une part l'arrestation des oligarques est en train de bloquer les principaux organes de décision des grands groupes, et, de l'autre, plusieurs entreprises doivent s'adapter à un changement de paradigme.
Semaine après semaine, les Algériens ne cessent d'avoir la confirmation que leur pays va droit dans le mur.
Selon la presse locale, l'entreprise de Ali Haddad, ex-patron des patrons algérien, est quasiment à l'arrêt, à cause de difficultés financières.
Ainsi, les employés devant construire la portion d'autoroute entre Chlef et Ténès, longue d'environ 25 km, salariés de l'ERTHB, le groupe de Haddad, n'ont pas perçu le moindre dinar, et ce, depuis plusieurs mois.
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En réalité, le groupe ERTHB ne parvient pas à honorer ses engagements, parce que son principal client qu'est l'Etat algérien ne veut plus délier les cordons de la bourse.
Rien que sur ce chantier, la facture se monte à près de 20 milliards de dinars, soit quelque 148 millions de dollars au cours de change officiel.
Outre ERTHB, le Portugais Duarte est également co-attributaire de ce marché, dont les travaix ne devaient durer que 2 ans, mais qui en est à sa quatrième année d'exécution.
Moins de 35% ont été livrés sur la partie que doit réaliser l'entreprise de l'ex-tout puissant patron du Forum des chefs d'entreprises.
Selon les employés, les factures sont généralement réglées au mois de mars de chaque année.
Mais cette année, alors que la mi-juin est presque arrivée, ils n'ont toujours pas pu percevoir le moindre dinar, ce qui n'a rien de rassurant. Et cette situation touche les quelques 7000 employés que compte le groupe de Ali Haddad.
Il convient de rappeler que Ali Haddad a été arrêté à la fin du mois de mars dernier, deux jours avant la démission de Abdelaziz Bouteflika.
Ce dernier a entraîné dans sa chute Saïd Bouteflika, son frère, connu pour être le mentor de Ali Haddad.
Actuellement, l'Etat algérien doit jusqu'à 20 milliards de dinars à l'ERTHB, ce qui représente plus de 5 mois de son chiffres d'affaires.
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Ce qui est arrivé au groupe de Ali Haddad est en train de se produire avec plusieurs entreprises algériennes, dont les responsables ou les actionnaires se trouvent entre les mains de la justice.
Si le groupe de Issad Rebrab sort du lot, malgré l'arrestation de son propriétaire, les autres n'ont pas la même chance.
Mourad Eulmi, deuxième fortune du pays, ne peut plus se rendre en Algérie de peur d'être arrêté. En conséquence, sa production de voitures, de la marque Volkswagen ne fonctionne plus de manière optimisée.