La crise est tellement grave que Slim Othmani, président directeur général de la société, a choisi de publier une lettre publique adressée à ses actionnaires, aux consommateurs, aux fournisseurs et aux partenaires, diffusée dans la presse locale. Il s'agit là d'une sorte de demande de clémence adressée aux créanciers qui peinent à rentrer dans leurs fonds depuis plusieurs mois.
Le groupe «fait face pour la première fois de son existence à de graves soucis de trésorerie», a affirmé, le 5 novembre, Slim Othmani, dans cette lettre.
Deux solutions sont envisagées pour une sortie de crise: soit augmenter le capital, soit l'ouvrir à de nouveaux actionnaires.
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Il s'agit surtout de solutions immédiates pour éviter à l'entreprise de couler, mais qui ne règlent en rien les vrais problèmes auxquelles NCA Rouiba est confrontée. En effet, les difficultés viennent d'un environnement défavorable.
D'abord, "la crise financière que traverse le pays" se répercute sur l'ensemble des entreprises algériennes.
Ensuite, la concurrence, pour échapper à la faillite, adopte des pratiques douteuses comme la vente "sans facture", ce qui facilite la fraude fiscale.
Enfin, Slim Othmani évoque la mauvaise gestion de son entreprise, puisqu'il y a "des défaillances de gestion des créances, des dettes et du contrôle interne". C'est d'ailleurs ce qui a poussé le groupe à se séparer de son directeur général.
NCA Rouiba envisage également d'être plus ferme dans le recouvrement de ses créances, y compris en multipliant les poursuites judicaires. Dans la même logique, la société va recourir à la couverture de ses créances à l'export, en souscrivant des assurances spécialisées.
Quoi qu'il en soit, ces difficultés de l'un des groupes les plus importants dans l'agroalimentaire algérien montrent clairement que le pays va mal. Il s'agit d'une crise systémique avec des réactions en chaîne, puisque beaucoup de clients ne paient plus leurs créances.