Le rêve de placer l'Algérie sur l'échiquier de l'industrie automobile mondiale n'aura duré que deux années, avant de virer au cauchemar. Actuellement, "l’activité d’assemblage de voitures en Algérie est complètement à l’arrêt. Aucun véhicule ne sortira plus des usines de montage, faute de kits SKD/CKD", écrit le quotidien El Watan dans sa livraison de ce mardi 17 décembre.
Cette interruption de la production concerne en premier les usines dont les patrons sont actuellement sous les verrous, comme Volkswagen de Mourad Eulmi, KIA Algérie de Hassan Abaoui, Hyundai, pour Ival (Mazda et Fiat) de Mohamed Baira et GM Trade de Ahmed Mazouz. Cependant, les autres producteurs installés localement n'y échappent pas non plus.
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La question qui se pose, selon le journal, est de savoir si le nouveau gouvernement qui prendra place bientôt renouvellera ou pas les quotas d'importation. Rien n'est moins sûr, si l'on sait que l'amateurisme qui a donné naissance à ce projet n'a laissé aucune place à la réussite. En effet, la stratégie de l'industrie automobile était plutôt destructrice de valeur et c'est le contribuable algérien qui en a supporté la facture: 110 milliards de dinars, soit quelque 920 millions de dollars.
Contrairement au Maroc et à la Tunisie qui ont commencé par installer un vrai écosystème de sous-traitance automobile, l'Algérie a voulu mettre la charrue avant les boeufs. Du coup, d'importantes exonérations fiscales et douanières ont été accordées aux patrons actuellement en prison et l'Etat leur a financé les projets en donnant instruction aux banques publiques de les accompagner.
Il s'agit d'autant d'erreurs qui rendent incertaine la poursuite de cette stratégie de développement de l'industrie automobile locale.
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El Watan fait la comparaison avec le voisin marocain qui ne devrait pas tarder à produire dans les années à venir "un million de véhicules, avec une partie majeure destinée à l'exportation" et des dizaines d'équipementiers installés dans plusieurs zones industrielles.
"C’est un véritable désastre économique qui apparaît lorsque l’on fait l’addition des factures annuelles de l’importation de voitures de 2010 à aujourd’hui: 33,5 milliards de dollars, le budget pour une durée de 15 ans pour un Etat comme la Mauritanie", se désole le quotidien.
"L’Algérie aurait pu financer plus que d’aléatoires chaînes d’assemblage, elle avait la possibilité de monter de réelles usines de production de véhicules si elle s’y était prise à temps et autrement", conclut El Watan.