Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait part de sa volonté d’autoriser l’extraction et l’exploitation des importantes réserves en gaz de schiste dont l’Algérie dispose. Il l’a déclaré lors d’une rencontre avec les médias, publics et privés, tenue le 22 janvier.
«Je ne comprends pas les gens qui veulent nous dissuader de profiter de cette richesse, le gaz de schiste est nécessaire», a-t-il souligné. Cette annonce s’explique par le fait que le pays fait face à un problème majeur.
En effet, près de 43% de la production du pays est destinée à la consommation intérieure, qui ne cesse de croître. Ce qui devrait en laisser trop peu pour les exportations dans les années à venir. Selon les prévisions, comme il l’a lui-même affirmé, «la consommation de gaz au niveau national s’élèvera à 60% dans très peu de temps».
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La hausse des besoins locaux conjuguée au tarissement des puits de gaz inquiète les dirigeants algériens. Ils doivent faire face à une conjoncture économique difficile, au moment même où les réserves en devises du pays ne cessent de se réduire. Or, reconnaît le chef d’État, l’Algérie n’exporte pas de produits agricoles, ni industriels, seulement des hydrocarbures.
Face à cette situation, la seule solution pour continuer à exporter un volume conséquent de gaz est la fracturation hydraulique. Le pays affirme disposer d’importantes quantités de gaz de schiste, soit les deuxième ou troisième réserves mondiales. «Pourquoi refuser d’y recourir et préférer faire appel à un endettement extérieur?», a demandé le président.
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Toutefois, conscient de l’opposition féroce des populations du sud du pays à cette technique, et de l’échec de l’expérience à In-Salah, Tebboune a fait valoir que ce sont des régions non habitées qui seront ciblées, notamment Chenachène, une zone située entre Tindouf et Adrar.
Une tentative d’éviter la colère des habitants d’In-Salah, qui s’étaient déjà opposées farouchement à cette activité dans leur région du temps d’Abdelaziz Bouteflika.
Mais, la population d’In-Salah est sortie pour réitérer leur rejet à toute extraction et exploitation du gaz de schiste. Une marche de femmes a été organisée ce vendredi à In–Salah, pour dire «non» à la volonté du nouveau président algérien, et dénoncer les risques environnementaux que courraient les populations du Sud algérien.