Algérie: le gouvernement réduit de 50% le budget de fonctionnement de l'Etat

DR

Le 04/05/2020 à 08h22, mis à jour le 04/05/2020 à 10h48

Le gouvernement algérien a décidé dimanche 3 mai de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’Etat face à la grave crise financière qui menace le pays à cause de la chute des cours du baril de pétrole.

Il a été décidé de réduire “de 50%” le budget de fonctionnement de l’Etat et des institutions y afférant”, a indiqué un communiqué de la présidence, sans autres précisions.

Le gouvernement s’est par ailleurs engagé à augmenter le revenu minimum à partir du 1er juin de plus de 11%, lors d’un conseil des ministres tenu sous la présidence du président Abdelmadjid Tebboune. Le salaire minimum, qui était de 18.000 dinars (128 euros), passe à 20.000 dinars (142 euros).

En outre, l’impôt sur le revenu est supprimé pour ceux qui perçoivent un salaire équivalent ou inférieur à 30.000 dinars (213 euros).

En revanche, le gouvernement a renvoyé au 10 mai la présentation de sa loi de finances complémentaire (LFC) qui doit lui permettre de répondre au risque de crise socio-économique dans les prochains mois, sur fond de propagation de la pandémie de Covid-19 (453 morts et 4.474 cas déclarés officiellement).

Le porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, cité par l’agence officielle APS, a précisé dimanche que “le niveau des réserves de change reculera de 51,6 mds USD (47 mds EUR) – tel que fixé dans la Loi de finances actuelle – à 44,2 mds dans la LFC”.

Les réserves de change de l’Algérie – très dépendante de la rente pétrolière – fondent : elles sont passées de 162,4 milliards d’euros en 2014 à près de 57 milliards d’euros fin 2019.

Dans son projet de loi de finances complémentaire, le gouvernement prévoit un recul des recettes des hydrocarbures à 20,6 mds USD contre 37,4 mds prévus dans la loi de finances initiale de 2020.

Belhimer a ajouté que la chute des prix pétroliers devrait réduire de 7,5% les exportations de l’Algérie pour l’année en cours.

Vendredi, le président Tebboune avait exclu – au nom de la “souveraineté nationale” – de contracter des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI) et des organismes financiers internationaux.

Selon des prévisions du FMI, l’Algérie devrait connaître une récession en 2020 (-5,2%) ainsi qu’un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la chute des cours du pétrole et du nouveau coronavirus.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/05/2020 à 08h22, mis à jour le 04/05/2020 à 10h48