Liban-Algérie: les dirigeants de la Sonatrach seront bien jugés pour fraude et corruption

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Le 10/07/2020 à 15h20, mis à jour le 11/07/2020 à 17h34

Près de trente personnes au Liban parmi lesquelles des hauts fonctionnaires seront jugées dans une affaire d'importation de carburants défectueux à travers une filiale de la société algérienne Sonatrach, a annoncé vendredi une source judiciaire.

L'agence de presse étatique ANI a confirmé l'inculpation vendredi de près de 30 accusés dans ce dossier hautement médiatisé, qui concerne la livraison au Liban d'une cargaison de dérivés pétroliers "non conformes aux normes", contrairement à ce que stipulait des rapports officiels.

Le Liban importe du carburant pour alimenter ses centrales électriques, notamment via une société locale "ZR Energy", en vertu d'un contrat avec Sonatrach Petroleum Corporation, filiale de la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach.

Vendredi, un juge d'instruction a renvoyé l'affaire devant un tribunal pénal, mais la date du procès n'a pas encore été fixée, a précisé à l'AFP la source judiciaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Parmi les chefs d'accusations retenus il y a notamment des faits de "fraude", "falsifications de documents officiels" mais aussi "réception de pots-de-vin" ou encore "détournement de fonds publics", a indiqué la source.

Parmi les accusés --des responsables des deux sociétés ou des fonctionnaires libanais-- 16 sont actuellement derrière les barreaux, a ajouté la source.

Selon ANI, l'affaire implique des hauts fonctionnaires, notamment le directeur général des infrastructures pétrolières, Sarkis Hleiss, la directrice générale du département pétrolier au sein du ministère de l'Energie, Aurore Féghali, tous deux en liberté.

Il y a aussi le représentant de la Sonatrach Petroleum Corporation au Liban, Tarek Fawwal (détenu), le directeur de "ZR Energy", Teddy Rahmé, et son directeur général, Ibrahim Al-Zouk, eux aussi en liberté, d'après la source judiciaire.

Au Liban en plein effondrement économique, le secteur de l'Energie, notamment la compagnie publique Electricité du Liban (EDL), constitue le symbole par excellence de la gabegie des services publics dans un pays souffrant toujours de coupures fréquentes de courant.

Le pays a connu à l'automne 2019 un soulèvement populaire inédit, avec certains jours des centaines de milliers de Libanais battant le pavé pour dénoncer l'intégralité de la classe politique, quasi inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d'incompétence.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 10/07/2020 à 15h20, mis à jour le 11/07/2020 à 17h34