Promise par Ferhat Aït Ali dès le mois de février à coup d'annonces sur les plateaux de télévision, la nouvelle stratégie industrielle devant positionner l’Algérie sur la carte de l’industrie automobile peine à se concrétiser. Ayant interdit les importations, sans qu'une production locale ne débute réellement, le ministre algérien de l'Industrie ne sait plus sur quel pied danser. Il cafouille tellement que le week-end dernier, il s'est pris les pieds dans le tapis en laissant de côté la production industrielle, dont il a la charge, pour parler d'importations qui sont du ressort du ministre du Commerce.
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En effet, les Algériens sont désormais privés de voitures neuves parce qu'ils ne peuvent pas en importer et n'en fabriquent pas localement. Du coup, selon Ferhat Aït Ali, il faut à moyen terme suspendre les dispositions interdisant l'importation des véhicules pour au moins trois ans. Ce qui est à l'opposé des objectifs initiaux fixés par le gouvernement Djerad qui veut à tout prix produire des voitures au niveau local et non les importer.
Ce revirement à 180 degrés montre les errements de celui qui est chargé de mettre en place la stratégie industrielle algérienne et qui visiblement n'y parvient pas. Son attitude fait volet en éclat le mythe qui entourait sa réputation de génie de l'industrie.
Sur le plan théorique, le ministre algérien de l'Industrie et des mines en est toujours à la rédaction d’un cahier des charges, qui somme toute, n’est qu’une juxtaposition de règles et contraintes, avec quelques allégements pour attirer les investisseurs étrangers.
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En effet, le résumé du document rendu public en juillet dernier ressemble fort à une banale annonce de recrutement.
On exige par exemple une expérience de 5 ans dans le domaine industriel aux éventuels postulants. Il leur faut aussi une sorte de casier judiciaire vierge, puisque tous ceux qui ont déjà trempé dans une affaire de corruption ou ont violé la loi sont de facto exclus.
Au niveau des conditions techniques, le cahier des charges de Ferhat Aït Ali est d’un surréalisme inouï. Il est exigé dès la première année un niveau d’intégration de 30%, une chose qu’il est évidemment impossible à faire sauf à faire venir dès la première année 30% des sous-traitants des grandes marques automobiles sur le sol algérien. A moins que des constructeurs ne débarquent d'eux-mêmes en Algérie en décidant d’y fabriquer châssis, carrosseries, moteurs et autres éléments de mécanique et d’électronique. Ce qui est une sacrée gageure.
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Il est clair qu’avec de telles conditions, la nouvelle stratégie industrielle algérienne n’est pas sur le point de se traduire en réalisation concrète. Pour le moment, aucune annonce sérieuse d’installation de fabricants n’a été faite, d’autant que les premières usines qui oeuvraient sous l’ancien régime de forcing industriel sont à l’arrêt.
Celle de Volkswagen qu’avait lancée le milliardaire Mourad Eulmi, actuellement en prison, a été la première à suspendre son activité. Suivront celle de Hundaï de Mahieddine Tahkout, et l’usine Kia qu’avait mise en place Hacène Arbaoui.