Cette condamnation survient sur fond de multiplication de poursuites judiciaires et condamnations envers des journalistes et des blogueurs.
Le tribunal algérois de Sidi M’hamed a condamné mardi TSA à verser trois amendes: 500.000 dinars (3.300 euros) pour l’entreprise, 200.000 dinars (1.320 euros) pour son directeur de publication et 200.000 dinars (1.320 euros) pour le journaliste ayant rédigé l'article au centre du litige, a indiqué à l'AFP le directeur de publication.
Le parquet avait réclamé le 20 octobre un an de prison ferme contre Guemache.
Si la peine d'emprisonnement n'a pas été retenue, ces amendes représentent "trop d'argent pour TSA qui subit depuis 2017 des blocages et des pressions en Algérie", a commenté le responsable du média.
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TSA est accusé par la Direction des grandes entreprises (DGE), relevant du ministère des Finances, d'avoir publié dans un article paru en 2016 "un document secret" portant sur la nécessité de réinvestir 30% de la part des bénéfices des exonérations fiscales accordées aux investisseurs.
D'après le directeur et fondateur du média, le document en question est en accès libre et circule sur les réseaux sociaux, "il n'est ni confidentiel, ni top secret".
Le site TSA, lancé en 2007 par les frères Abdelhamid et Lounès Guemache, se revendique comme le premier média francophone sur internet en Algérie.
Il n'est plus accessible en Algérie depuis juin 2019, d'après sa direction.
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Depuis le début de l'année, de nombreux sites d'information ont été bloqués par les autorités, à l'instar de Maghreb Emergent, Radio ou Interlignes.
Selon Reporters sans frontières (RSF), "la répression de la liberté de la presse s'est accrue depuis le début de l'épidémie de coronavirus" et "plusieurs journalistes font l'objet de poursuites judiciaires ou de condamnations à des peines de prison ferme".
L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF. Un recul de près de 30 places par rapport à 2015.