"Cela fait (...) cinq jours déjà que plusieurs journalistes ont été agressés alors qu'ils couvraient la manifestation hebdomadaire du vendredi du mouvement anti-régime du Hirak", a indiqué l'ONG dans un communiqué.
"RSF demande l'ouverture d'une enquête sur l'agression d'une dizaine de journalistes" lors de cette manifestation.
Le 12 mars, lors du défilé hebdomadaire du Hirak, des journalistes ont été agressés par un groupe de manifestants.
Selon RSF, le correspondant de la chaîne de télévision internationale France 24, Abdelkader Kamli, a été "pris pour cible alors qu'il couvrait la manifestation, par des manifestants qui lui reprochaient son manque d'impartialité".
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D'autres journalistes présents sur les lieux ont aussi été brutalisés après avoir tenté de "protéger" le correspondant de France 24, a ajouté RSF qui a précisé qu'"aucun des journalistes n'a été grièvement blessé".
Ce n'est pas la première fois que des manifestants expriment de l'animosité à l'égard des médias, accusés de partialité en faveur du régime. Il est également parfois reproché aux journalistes employés par des médias français d'être les représentants d'un pays considéré comme un soutien du président Abdelmadjid Tebboune.
Au lendemain de la manifestation, le ministre de la Communication Ammar Belhimer avait lui menacé France 24 de "retrait définitif" d'accréditation en raison, selon lui, de son "parti pris flagrant" dans la couverture des manifestations du Hirak.
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Les partisans du Hirak redescendent à nouveau chaque semaine par milliers dans les rues depuis le 2e anniversaire du soulèvement populaire le 22 février dernier, après un an d'interruption à cause de la crise sanitaire.
L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, dégringolant de 27 places par rapport à 2015.