C’est à croire que les autorités algériennes en ont perdu la raison. Voilà qu’elles en viennent à accuser les ressortissants subsahariens d’espionnage. Espionnage au profit de qui ? D’Israël voyons! Et qui sont-elles ces barbouzes africaines ? Des Libyens, des Ethiopiens, des Maliens, des Libériens, des Nigérians, des Ghanéens et des Kenyans, dit-on.
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Evidemment, l’invraisemblable ne s’arrête pas là, puisque ces Subsahariens espions ne se trouvent ni à Alger, ni à Oran, ni dans aucune autre grande ville, mais dans un patelin aussi perdu que Ghardaïa. Cette localité est à au moins 600 kilomètres de toutes les villes importantes, notamment d’Alger la capitale, et de toutes les frontières du pays, notamment du Maroc et de la Tunisie.
Pourtant, c’est bien ce qu’affirment les services de sécurité de la wilaya de Ghardaïa qui viennent de l’annoncer aujourd’hui, d’après le site Algérie1.com. Le site ajoute même qu’un "lot de matériel et des moyens de communication très sophistiqués utilisés par les espions a été saisi alors que les membres de la cellule ont été placés en détention provisoire après leur présentation devant le parquet".
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Visiblement, Alger veut absolument se fournir une justification quant aux ignominies commises à l’endroit des Subsahariens tout au long de ces derniers mois. Les dernières en date sont la rafle et l’expulsion, dans des conditions inhumaines, des Subsahariens vers le Niger. Mais il y a également le massacre de Ouargla, province dont dépend Ghardaïa, qui avait fait 18 morts dans un incendie survenu nuitamment et très probablement d’origine criminelle.
Une telle information ne pouvait tomber qu’un vendredi 13. Alger n’a vraiment pas peur du ridicule. Mais ce sont surtout les Israéliens qui risquent d’en sourire à cause de cet excès d’amateurisme de la part des autorités algériennes. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'avec d'aussi fallacieuses accusations, Alger n'aura aucun mal à lancer la deuxième "plus grande chasse à l'homme noir" depuis son indépendance.