Kiosque le360afrique. Un proverbe africain dit: "quand un poisson pourrit, il commence par la tête". Cela s'applique à la perfection à l'Algérie et à la crise qu'elle vit actuellement: le vrai problème réside dans la classe dirigeante incapable d'impulser les mesures adéquates. Sauf qu'à l'approche des élections, les partis politiques rédigent leur programme en oubliant cette donnée fondamentale.
Un Algérien directeur général de Fitch Ratings flingue les "dirigeants incompétents" de son pays
Après avoir boycotté les précédentes élections législatives de mai 2012, le RCD veut certainement rappeler son existence aux électeurs, puisqu’il ne peut s’exprimer à travers l’Assemblée nationale populaire (ANP). Le RCD est loin d’enfoncer des portes déjà ouvertes en parlant de réduction du train de vie de l’Etat et de réforme de la fiscalité, mais ses propositions sont difficilement applicables. «Des économies importantes» sont possibles dans la «réduction du train de vie de l’État avec ses nombreux comptes spéciaux», affirme le parti dans son programme qui vient d’être rendu public et relayé par la presse algérienne.
Ce train de vie de l’Etat, ce sont surtout les véhicules automobiles que le gouvernement algérien renouvelle à tort et à travers. C’est également, le nombre important de départements ministériels, dont on sait que la plupart ne servent à rien où témoignent de compétences qui se chevauchent.
Concernant, la réforme de la fiscalité, l’idée du RCD est d’élargir la base fiscale, ce qui n’est pas une mince affaire pour deux raisons. La première c’est que l’Algérie est par excellence le pays des exemptions et des exceptions fiscales. Au total, on ne compte pas moins de 490 dérogations aux lois fiscales, d’après la Cour des comptes. La deuxième raison réside dans la taille de l’informel. Il est quasiment impossible d'intégrer les millions de petits commerçants et autres artisans et petites entreprises qui travaillent au noir.
Si ces mesures ne suffisent pas, le RCD en a une dernière mesure qu’il pense infaillible. En l’occurrence, il s’agit d’aller vers la flexibilité du dinar en octroyant «une autonomie de gestion à la Banque d’Algérie afin de réguler les flux monétaires en faveur de la croissance-développement et de bannir les pratiques des privilèges» et en prenant «toutes les dispositions pour une convertibilité à terme, du dinar». Le problème, c’est que dans une économie minée par les fraudes en tous genres, ce serait la meilleure manière de faciliter les opérations de blanchiments et la fuite des capitaux vers l’étranger. Ce serait une porte ouverte à l’instabilité monétaire et à la dégringolade du dinar.