A en croire cet ancien ministre, en exercice de 1999 à 2005 à des postes économiques, Abdelaziz Bouteflika ne renoncera jamais au pouvoir. Il est "Comme un obsédé agrippé à quelque chose qu'il ne lâchera qu'une fois mort. Un peu comme Harpagon avec sa cassette dans L’Avare de Molière", précise Nourredine Boukrouh.
Ses critiques sont on ne peut plus acerbes, car s'il ne doutait pas que Bouteflika soit un narcissique assoiffé de pouvoir, l'ex-ministre n'imaginait pas qu'il le soit au point de penser valoir plus que les 40 millions d'Algériens.
"Pour avoir fait partie de son gouvernement pendant plus de cinq ans, dit-il, et avoir eu le loisir de l’observer, de l’étudier, de l’analyser et de le pratiquer, je connaissais son attachement au pouvoir, mais pas au point de penser qu’il mettrait sa personne sur un plateau de la balance et toute l’Algérie dans l’autre".
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L'homme s'exprimait ainsi dans une interview accordée au quotidien El Watan du dimanche 10 septembre, et parue sous le titre "Noureddine Boukrouh: combattre le 5e mandat ou la succession héréditaire".
"Lorsqu'en mars 2014, Bouteflika fit connaître son intention de se présenter pour un quatrième mandat, il n’était déjà plus à mes yeux qu'un homme malade physiquement, mais, plus grave encore, mentalement", explique-t-il. Et s'il a publié au moins une cinquantaine d'articles depuis que Bouteflika a annoncé sa candidature, Noureddine Boukrouh précise que sa motivation n'est pas fondée sur "une haine recuite" contre le président algérien.
Simplement, "Cet homme n’a plus ses esprits, ce qui lui reste de vie physique et d’activité cérébrale est investi en totalité dans la "soupçonnite", le twasswis, la méfiance systématique, la surveillance sur sa gauche, sa droite, derrière, devant, dessous, dessus, si quelque chose ou quelqu’un est susceptible de nourrir l’intention de lui arracher le sceptre, le sceau présidentiel, le titre et la fonction", conclut l'ex-ministre.