Suite aux graves incidents qui ont émaillé la forte mobilisation des étudiants et militants kabyles à Bouira, au sud-est d'Alger en petite Kabylie, le conseil de l’université Mohand Akli Oulhadj a suspendu les cours et l’ensemble des activités académiques. Cette décision prend effet à partir du mercredi 13 décembre jusqu’à nouvel ordre.
Depuis une dizaine de jours, les élèves et étudiants des principales provinces kabyles sont dans les rues pour manifester contre la marginalisation dont la population amazighe fait l’objet en Algérie.
Vidéo: la forte mobilisation avant l'intervention de la police et des nervis
C’est le rejet de la proposition de loi visant à donner plus de moyens à la promotion du tamazight qui a mis le feu aux poudres et Alger peine à éteindre l’incendie. Mais hier, mardi 12 décembre, à Bouira, la manifestation a pris une nouvelle tournure. "Des affrontements entre les manifestants et les policiers ont duré plusieurs heures", rapporte le site d’information en ligne Algérie Focus. Selon l’auteur de l’article, "les étudiants empêchés de marcher de l’université jusqu’au siège de la wilaya, ont été bousculés et carrément matraqués".
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Certains étudiants sont allés jusqu’à vouloir changer le drapeau algérien par celui de la Kabylie, avant de se raviser. Selon plusieurs témoins, des nervis recrutés par les services de sécurité algériens sont entrés dans l’université de Bouira et ont promis de «casser du kabyle». Selon Siwel, l’agence d’information kabyle, une infirmière affirme avoir reçu à l’hôpital un étudiant poignardé à l’arme blanche et enveloppé dans un drapeau kabyle ensanglanté et déchiré.
Vidéo: des nervis "cassent du kabyles"
Selon la presse algérienne, la police anti-émeutes a été appelée pour mâter la manifestation, mais "pour disperser les étudiants, les unités présentes sur place ont fait usage de la trique à outrance", précise Algérie Focus.
Alger a fait le choix de la répression violente jusqu'à l'intérieur des universités, mais le régime est surpris par l'ampleur du phénomène et la détermination des manifestants. La question qui se pose est de savoir si la fermeture de l'université de Bouira permettra de calmer la rue.