C’est certainement le début d’un grand ménage qui pourrait toucher d’autres personnalités de l’appareil sécuritaire algérien, déjà en ligne de mire, d’ici l'élection présidentielle de 2019.
Ainsi, après le limogeage d'Abdelghani Hamel, puissant chef de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) algérienne, la semaine dernière, le président Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité du chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, a démis de ses fonctions le commandant de la Gendarmerie le général-major Menad Nouba.
L’information a été rapportée ce mardi 3 juillet par la chaîne arabophone El Bilad TV et reprise par les médias algériens.
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Nouba aura ainsi passé moins de trois ans à la tête de la Gendarmerie algérienne. Le général-major, âgé de 60 ans, avait été nommé à ce poste en 2015, en remplacement du général de Corps d’armée Ahmed Bousteila, parti à la retraite après avoir dirigé cette institution durant quinze ans.
Il lui est reproché, entre autres, ses accointances avec les milieux du commerce et de l'industrie et son favoritisme au sein de l'appareil de la Gendarmerie.
C’est le général El Ghali Belleksir, promu par la même occasion général-major, qui a été nommé à la tête de la Gendarmerie algérienne. L'ancien chef d'Etat-major du commandement de la Gendarmerie nationale prend ses fonctions ce mercredi 4 juillet courant.
Selon certains médias algériens, Belleksir aurait été promu grâce au travail accompli dans l’enquête concernant la cocaïne d’Oran en éclaircissant de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire. C’est dire que ce dossier est loin de livrer tous ces secrets. D'autres avancent sa fulgurante ascension et l'expliqueraient par sa proximité avec l'entourage immédiat du général de Corps d'armée Ahmed Gaïd Salah.
Beaucoup s'accordent à penser que ces changements ne sont que le début d’un grand chamboulement au niveau des services sécuritaires algériens, en prélude à l'élection présidentielle prévue l’année prochaine.
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Le président, sans annoncer sa candidature pour un 5e mandat, prépare le terrain en plaçant ses hommes de confiance aux postes clés de l’appareil sécuritaire, seul à même de lui poser quelques réticences dans l'éventualité d'un nouveau mandat à la tête de l'Algérie. Ainsi, après la DGSN et la Gendarmerie nationale, deux services clés de la sûreté d’un pays, d’autres corps devraient être touchés dans les prochaines semaines ou les mois à venir. Déjà, certains spéculent sur un départ du puissant chef de l’armée et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah.
Une chose est sûre, l'affaire de la cocaïne a joué un rôle dans ces limogeages, aidant à la refonte de certains services dans la perspective de la présidentielle de 2019. Reste à savoir alors, qui est vraiment derrière cette affaire de cocaïne? Et pour quel but?